L’EASA a certifié pour une ETOPS de 330 minutes les moteurs Rolls Royce Trent 7000 de l’Airbus A330neo, enlevant les restrictions précédentes à son déploiement. Embraer de son côté annonce la finalisation d’une commande de cent E175 annoncée par Republic Airways au Salon de Farnborough, et l’achat par Air Kiribati de deux E190-E2 fermes plus deux en option. Mais son accord avec Boeing fait de nouveau face à des problèmes judiciaires au Brésil.

L’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) a accordé le 9 décembre 2018 au motoriste britannique la certification ETOPS 330 minutes pour les moteurs Trent 7000-72 et 7000-72C qui équipent l’Airbus A330-900, confirmant que le nouvel avion peut voler sur un seul moteur à pleine puissance vers un aéroport de dégagement situé à 5h30 de vol. Les moteurs certifiés sont ceux incorporant les modifications spécifiées dans deux bulletins (MB72-K203 et NMSB Trent 1000 72-AK269). La précédente ETOPS, de 180 minutes, avait été accordée avec limitation à 500 cycles de vol pour les Trent 7000, l’agence n’ayant pas reçu les documentations nécessaires.

La livraison du premier A330neo, finalement effectuée le 26 novembre à la compagnie aérienne de lancement du modèle TAP Air Portugal, avait été retardée à cause des problèmes rencontrés par Rolls Royce, sur les Trent 7000 ainsi que sur les Trent 1000 des Boeing 787 Dreamliner dont ils sont dérivés. En novembre, Airbus affirmait que la certification de l’A330-900 par la FAA, repoussée « en attendant la certification du Trent 7000 », sera délivrée avant la fin de l’année.

ETOPS pour l’Airbus A330neo, commandes pour Embraer 1 Air JournalAu Brésil, Embraer a finalisé la commande ferme de cent E175 annoncée par Republic Airways en juillet dernier lors du Salon de Farnborough. Les premières livraisons sont attendues au cours du second semestre de 2020, dans ce contrat qui inclut des droits d’achat pour cent E175 supplémentaires et la possibilité de conversion vers l’E175-E2. Ce qui pourrait représenter un contrat de 9,3 milliards de dollars au prix catalogue.

« Cette commande représente une autre avancée significative dans notre partenariat de longue date avec Embraer, et positionne la compagnie aérienne de manière à tirer parti des opportunités de croissance que nous prévoyons de développer au cours des cinq prochaines années, alors que plus de 300 avions régionaux opérés par nos concurrents arrivent à expiration naturelle », a déclaré dans un communiqué le PDG de Republic Airways Bryan Bedford. La compagnie régionale américaine opère déjà près de 190 E170 et E175 sur 950 vols quotidiens pour le compte d’American Eagle, Delta Connection et United Express,

Embraer a d’autre part annoncé de la part d’Air Kiribati, compagnie nationale de l’archipel de Micronésie, la commande ferme de deux E190-E2 avec droits d’achat pour deux exemplaires supplémentaires, un contrat qui pourrait atteindre 243 millions de dollars au prix catalogue. Avec une livraison prévue en 2019, les E190-E2 permettront à Air Kiribati « d’effectuer des liaisons nationales et internationales plus longues qu’elle ne le fait actuellement avec sa flotte d’avions à turbopropulseurs », souligne Embraer dans un communiqué. Basée à l’aéroport de South Tarawa-Bonriki, Air Kiribati sera l’opérateur de lancement du E190-E2 dans la région Asie-Pacifique, à l’exclusion de la Chine.

Cette commande intervient après une tournée de trois semaines en octobre de l’E190-E2 en livrée «Shark», qui avait fait escale à Kiribati – un archipel de plus de 30 îles réparties sur quatre fuseaux horaires. Pour Cesar Pereira, VP Asie d’Embraer Commercial Aviation, « voler dans le Pacifique, sur de grandes étendues d’eau, requiert une autonomie, des performances et une capacité de chargement exceptionnelles. Le choix du E190-E2 par Air Kiribati constitue une nouvelle validation du biréacteur monocouloir le plus efficace au monde, qui surpasse ces exigences et permettra à la compagnie aérienne d’optimiser sa fréquence de vols et de renforcer son réseau ».

On retiendra enfin qu’Embraer fait face à une nouvelle décision judiciaire bloquant la coentreprise avec Boeing, dont le contour avait été finalisé le 17 décembre. « La société prendra toutes les mesures judiciaires applicables pour annuler cette décision et informera ses actionnaires et le marché de tout développement important lié à l’action civile publique », a déclaré l’avionneur brésilien qui avait déjà réussi à faire annuler un premier blocage.

ETOPS pour l’Airbus A330neo, commandes pour Embraer 2 Air Journal