Air India a annoncé qu’elle va rétablir partiellement son programme de vols internationaux, qui avait été réduit à la suite du crash du vol 171 le mois dernier, qui a fait 260 morts.

La compagnie aérienne indienne a réduit certains de ses vols internationaux à la suite de l’accident dans le cadre d’une “pause de sécurité” qui, selon la direction, lui a permis d’effectuer des contrôles de précaution supplémentaires sur ses avions long-courriers. La relance progressive du réseau international permettra de rétablir certains vols à partir du 1er août, le rétablissement complet étant prévu à partir du 1er octobre 2025, selon un communiqué publié mardi.

Elle revoit à la baisse ses vols vers certaines destinations en Europe et en Amérique du Nord. La fréquence des vols Delhi-Paris est réduite de 12 à 7 fois par semaine, à compter du 1er août, et celle Delhi-Milan réduite à trois fois par semaine, contre quatre auparavant. La fréquence des vols entre Mumbai et Delhi et New York-JFK a été réduite à six fois par semaine, contre sept auparavant. Air India lancera un service trois fois par semaine entre Ahmedabad et Londres-Heathrow du 1er août au 30 septembre, remplaçant les vols actuellement opérés cinq fois par semaine entre Ahmedabad et Londres-Gatwick.

Le 12 juin 2025, un Boeing 787 Dreamliner à destination de Londres depuis la ville indienne d’Ahmedabad a commencé à perdre de la poussée et s’est écrasé peu après le décollage le 12 juin. A l’exception d’un seul passager survivant, 241 personnes à bord et les 19 autres qui se trouvaient au sol ont été tuées. En attendant un rapport définitif sur la cause de l’accident, la presse indienne se demande comment Air India va se rétablir après cette catastrophe majeure qui secoue le transport aérien.

Comment réparer Air India ?” se demande à sa Une l’hebdomadaire India Today. La privatisation d’Air India, finalisée en janvier 2022 au profit du géant industriel Tata, qui détient 93 sociétés dans des secteurs variés comme l’acier ou la téléphonie, a suscité de nombreux espoirs. Pourtant, aujourd’hui encore, des doutes subsistent quant à la pertinence de l’acquisition d’une compagnie aérienne déficitaire. L’assainissement des finances n’est pas une mince affaire : réaliser des économies à répétition peut en effet fragiliser la sécurité des vols et la qualité du service à bord, deux critères essentiels pour regagner la confiance perdue.

Le renouvellement de la flotte s’impose comme un défi majeur pour Air India. Sur les 199 avions en service, 35% ont entre 10 et 15 ans, et 40% ont plus de 15 ans. Si la compagnie aérienne a commandé 470 nouveaux appareils, leur livraison, étalée d’ici à 2030, ne permettra pas de combler immédiatement le retard sur sa principale concurrente, IndiGo, qui exploite une flotte beaucoup plus récente.

Le problème ne se limite pas aux seuls avions. La pénurie de pilotes indiens qualifiés force Air India à recruter à l’étranger, ce qui révèle la faiblesse de son vivier national. En novembre 2024, Air India a fusionné avec Vistara, autre compagnie détenue par le groupe Tata. L’opération, censée apporter de la cohérence au groupe, a finalement exacerbé les tensions sociales au sein du personnel. Nombre d’employés se disent mécontents de la baisse des salaires, ajoutant un nouveau motif d’inquiétude à la situation déjà complexe de la compagnie porte-drapeau indienne.

Il existe une ressemblance troublante entre la brève trajectoire du malheureux Dreamliner à Ahmedabad et le récit plus large de l’entreprise qui l’entoure : une courbe ambitieuse, une perte de puissance soudaine et inexpliquée, puis des images de dévastation“, écrit India Today.

Air India entre "pause de sécurité", prudence et incertitude après le crash du vol 171 1 Air Journal

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