La compagnie aérienne low-cost Wizz Air a révisé à la baisse ses ambitions de croissance, confrontée à des difficultés persistantes liées aux moteurs GTF de Pratt & Whitney, équipant ses avions de la famille A320neo et à la décision d’abandonner son hub d’Abou Dhabi.

Au deuxième trimestre, Wizz Air a vu son bénéfice d’exploitation chuter de 38%, à 27,5 millions d’euros, malgré une hausse de 13% du chiffre d’affaires et une augmentation de son trafic de 11% sur un an. Conséquence de  cette forte contraction des profits., le directeur général József Váradi a expliqué que le calendrier de livraison des 289 Airbus commandés serait étalé sur deux années supplémentaires, probablement jusqu’en 2032, du fait d’une croissance du trafic passagers moins rapide que prévue. Jusque-là, Wizz Air tablait sur une croissance annuelle de 20% du nombre de passagers, désormais ramenée à 12%. Cette révision traduit les difficultés rencontrées, notamment à cause de coûts en hausse et de contraintes opérationnelles liées aux problèmes mécaniques.

L’origine des soucis de la compagnie se trouve principalement dans les moteurs Pratt & Whitney équipant ses avions. Ces moteurs GTF  dits « geared turbofan » sont à l’origine de nombreux vols annulés et ont forcé la mise au sol de 41 appareils sur un total de 236 au terme du trimestre, un chiffre très proche des 46 avions immobilisés à la même période l’an dernier. La fréquence de maintenance accrue impose à Wizz Air de disposer d’un stock de moteurs de rechange bien supérieur à la normale, doublant quasiment le nombre habituel.

Wizz Air a annoncé le 14 juillet dernier la cessation de ses activités à Abou Dhabi et la suspension de tous ses vols locaux à partir de septembre, invoquant des difficultés opérationnelles et l’évolution géopolitique au Moyen-Orient, mais aussi pour s’épargner les risques liés aux environnements chauds et sableux, qui accélèrent l’usure des moteurs. Cette plateforme représentait environ 5% de la capacité du transporteur.

Pour améliorer la situation, un accord a été trouvé avec Pratt & Whitney, permettant d’avancer le retour en service complet de la flotte, initialement prévu pour 2028, au milieu de l’année 2027. Ce gain de temps devrait accélérer la montée en capacité de Wizz Air dans les années à venir. Parallèlement, la compagnie discute avec Airbus pour « modérer » la cadence des livraisons des futurs avions. « Sur le long terme, cette révision ne remet pas en cause la trajectoire stratégique de l’entreprise, mais à court et moyen terme, nous allons ralentir notre croissance afin d’éviter un déploiement excessif de capacités en situation de tension », a expliqué József Váradi.

En plus d’étaler les livraisons, Wizz Air prévoit également de réduire le nombre d’avions à plus haute capacité (la variante A321XLR d’Airbus) déjà commandés : de 46 à un nombre inférieur, selon le patron, les négociations se poursuivant actuellement.

Ce recentrage géographique et opérationnel pousse la compagnie à adopter un rythme de croissance plus réaliste, passant de plus de 20% par an à environ 12%. Par ailleurs, Wizz Air a révisé à la baisse ses prévisions pour le trimestre en cours, tablant sur des facteurs de remplissage stables, après avoir espéré une amélioration de plus de deux points de pourcentage pour l’exercice se terminant en mars 2026.

Ce réajustement s’explique notamment par le retrait temporaire de capacités vers Tel Aviv en raison du conflit entre Israël et l’Iran, même si la compagnie commence à rétablir certains vols sur cette ligne.

Wizz Air réduit ses ambitions de croissance en raison des problèmes de moteur GTF de Pratt & Whitney 1 Air Journal

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