Les travailleurs d’Airbus au Royaume-Uni ont reporté les grèves prévues pour septembre après une nouvelle offre salariale améliorée proposée par le constructeur aéronautique européen, a annoncé vendredi le syndicat Unite.
Représentant plus de 3 000 ouvriers spécialisés et ingénieurs dans les usines de Filton (sud-ouest de l’Angleterre) et Broughton (nord du Pays de Galles), Unite avait initialement planifié dix jours de grève à partir du 2 septembre pour obtenir une revalorisation salariale.
Suite à des négociations supplémentaires, le syndicat a obtenu une offre améliorée qu’il soumettra à un vote des membres entre le 12 et le 19 septembre. Si cette proposition venait à être rejetée, les actions de grève reprendraient les 23 et 24 septembre.
Cette tension sociale s’inscrit dans un contexte d’inflation élevée au Royaume-Uni, avec un indice des prix à la consommation (RPI) à 4,8% en juillet 2025, selon les dernières données disponibles. Le syndicat dénonce que les offres précédentes, bien que comprenant des hausses jusqu’à 3,6% étalées sur plusieurs années et des bonus, ne compensent pas suffisamment la montée du coût de la vie ni la forte rentabilité actuelle d’Airbus, notamment dans un secteur où les sites britanniques sont cruciaux pour produire les ailes des programmes phares A320, A330, A350 et A400M. « Airbus génère des milliards de profits. Nos membres réclament une rémunération juste, pas des privilèges », a insisté Sharon Graham, secrétaire générale de Unite. Le syndicat met en avant la valeur des compétences hautement spécialisées de ses adhérents, qu’il estime indispensables pour maintenir les cadences de production souhaitées par l’avionneur.
Du côté de la direction, Airbus reste engagé à trouver une issue négociée qui assure la compétitivité à long terme de ses activités britanniques. La période de grève aurait risqué d’impacter les chaînes d’approvisionnement mondiales et les délais de livraison des avions, bien que la direction affirme ne pas craindre pour les objectifs de production annuels à court terme.
Cette confrontation salariale reflète des tensions croissantes dans l’industrie aérospatiale mondiale, où la pression sur les coûts et les enjeux de recrutement de techniciens qualifiés s’accentuent au moment où les constructeurs relancent leur rythme de production post-pandémie.
Airbus, premier constructeur aéronautique mondial devant Boeing, prévoit de livrer 820 avions en 2025, malgré les difficultés persistantes dans sa chaîne logistique (notamment sur certaines pièces de moteurs et de cabines). Les sites britanniques sont au cœur de cette ambition : celui de Broughton est considéré comme un « centre mondial d’excellence » pour la fabrication des ailes depuis plus de 50 ans, tandis que Filton regroupe la plus forte concentration d’ingénieurs en aéronautique de l’Europe du Nord.

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