La compagnie néerlandaise KLM, consoeur d’Air France, tourne une page de son histoire moyen-courrier avec la retraite de son premier Boeing 737‑800, ouvrant concrètement la voie à l’Airbus A321neo et à une modernisation accélérée de sa flotte européenne et long‑courrier.
L’appareil, immatriculé PH‑BXK, a été convoyé vers l’aéroport de Twente, dans l’est des Pays‑Bas, pour être entièrement démantelé et recyclé, dans une logique d’économie circulaire et de réduction de l’empreinte environnementale. Sur place, l’appareil a été pris en charge par AELS, spécialiste du démantèlement et du recyclage d’avions commerciaux.
Premier 737‑800 à quitter la flotte de KLM, le PH‑BXK sera démonté et valorisé pièce par pièce. Cette retraite symbolise le lancement opérationnel du vaste plan de renouvellement de flotte de 7 milliards d’euros engagé par la compagnie néerlandaise, avec en première ligne l’arrivée des Airbus A320neo/A321neo et des nouveaux gros‑porteurs A350 et 787‑10. Les moteurs et l’APU ont été déposés en amont par KLM Engineering & Maintenance afin d’être réutilisés sur d’autres avions de la flotte KLM, dans une logique de « cannibalisation vertueuse » des pièces. Le reste de la cellule sera démonté par AELS, une partie des composants étant revendue à d’autres opérateurs et le surplus dirigé vers des filières de recyclage des métaux et matériaux.
Une étape clé du plan de renouvellement
Le retrait progressif des 737‑800 s’inscrit dans le programme de modernisation de la flotte KLM, chiffré à environ 7 milliards d’euros, qui doit permettre de réduire les émissions de CO₂ et le bruit tout en améliorant l’efficacité opérationnelle. Selon KLM, l’ensemble des Boeing 737 actuellement engagés sur le réseau européen sera progressivement remplacé par des Airbus A321neo, complétés par des A320neo, plus sobres et moins bruyants que la génération précédente.
KLM indique qu’un deuxième 737‑800 quittera la flotte dès janvier 2026 et rejoindra lui aussi Twente pour démantèlement, marquant l’accélération du calendrier de sortie de la famille 737NG. L’Airbus A321neo est déjà en service sur plusieurs lignes européennes, comme Copenhague, Berlin, Dublin, Athènes ou Édimbourg, et la compagnie prévoit d’en exploiter au moins 13 d’ici la fin 2025, avec une montée en puissance en 2026.
Le retrait du PH‑BXK illustre le tournant stratégique de KLM, qui s’éloigne du 737 sur le moyen‑courrier après plusieurs décennies de partenariat avec Boeing. Sur le court et moyen‑courrier, le basculement vers l’A320neo et surtout l’A321neo constitue la colonne vertébrale de la stratégie moyen‑courrier de KLM. Ces monocouloirs nouvelle génération offrent une consommation de carburant et des émissions de CO₂ sensiblement réduites par siège, ainsi qu’une empreinte sonore moindre au décollage et à l’atterrissage, un enjeu très sensible à Amsterdam‑Schiphol.
La modernisation ne se limite pas à la maison‑mère : chez KLM Cityhopper, la filiale régionale, les nouveaux Embraer E195‑E2 prennent progressivement la relève des E190 plus anciens. L’E195‑E2, déjà en service sur de nombreuses liaisons régionales au départ d’Amsterdam, permet là aussi de réduire la consommation de carburant et le bruit par siège tout en offrant quelques dizaines de sièges supplémentaires.
Sur le réseau intercontinental, KLM poursuit en parallèle l’introduction de Boeing 787‑10 supplémentaires, dont quatre exemplaires ont récemment rejoint la flotte, le dernier devant arriver début 2026. Ces appareils, plus longs que les 787‑9, se positionnent comme remplaçants des Airbus A330. À partir de 2026, l’Airbus A350‑900 fera également son entrée chez KLM, avec pour mission de remplacer une partie des Boeing 777 et A330 plus anciens.

Anna Stazzi a commenté :
8 décembre 2025 - 9 h 27 min
Les Bataves vont encore râler👎🏻
loloboyer66 a commenté :
8 décembre 2025 - 10 h 41 min
Je souhaitais vous faire part d’un retour concernant les conditions de travail à bord des A320/1neo. Plusieurs PNC de KL expriment des difficultés liées à l’inconfort et au manque de praticité de ces appareils pour l’exploitation cabine.
Il me semble que ces avions avaient initialement été commandés pour la filiale Joon. Pourriez-vous nous confirmer ce point ?
Romain a commenté :
8 décembre 2025 - 11 h 07 min
D’ailleurs les Embraer 190 qui sortent de flotte finissent tous chez Hop! Ça c’est vertueux