Les hôtesses et stewards d’easyJet en France renoncent, pour l’instant, à paralyser les vols de Noël : le SNPNC-FO a levé son préavis de grève après avoir obtenu de la direction des engagements jugés « concrets » sur les conditions de travail, tout en prévenant qu’une « veille sociale » pourrait être réactivée si les promesses ne se traduisent pas rapidement dans les plannings des équipages.

Le syndicat majoritaire des personnels navigants commerciaux (PNC) demeure particulièrement attentif à la question centrale de l’instabilité des rotations, devenue l’un des principaux facteurs de tension sociale au sein de la low-cost britannique en France.

Dans un communiqué daté du 23 décembre 2025 à Bordeaux, le SNPNC-FO annonce avoir décidé de lever le préavis de grève des PNC, à la suite de « l’acceptation par notre organisation de la proposition finale formulée par la compagnie après plusieurs semaines de négociations ». Le syndicat souligne qu’il s’agit du résultat d’« un dialogue constant, exigeant et responsable », mené avec un objectif affiché : « obtenir des avancées concrètes et applicables pour les personnels navigants commerciaux (PNC) ».

Selon le texte syndical, la direction s’est engagée sur plusieurs mesures destinées à améliorer le quotidien des équipages, dans un contexte où les négociations annuelles obligatoires (NAO) de 2026 ont été marquées par de fortes tensions autour de la charge de travail et de la prévisibilité des plannings. Pour la compagnie comme pour le syndicat, l’enjeu est de préserver la continuité de l’exploitation en pleine période de fêtes, tout en répondant à des demandes présentées comme « claires et pragmatiques » par les représentants du personnel.

Dans son communiqué, le SNPNC-FO « salue la mobilisation massive et responsable des PNC, sans laquelle ces avancées n’auraient pas été possibles ». Le syndicat rappelle que la levée du préavis ne signifie pas la fin de la vigilance et qu’« à défaut de résultats concrets », il « n’exclut pas de réactiver une veille sociale » pour défendre « la santé, la sérénité et la dignité des équipages ».

Des avancées, mais la question des plannings reste ouverte

Le SNPNC-FO insiste toutefois sur le caractère partiel de ces avancées, rappelant que « les engagements constituent une base sérieuse permettant la levée du préavis de grève », mais qu’ils « ne règlent pas à eux seuls le problème central de l’instabilité des plannings ». Des « solutions rapides et mesurables » sont désormais attendues, en particulier sur la limitation des modifications tardives de programmes de vol et sur de nouveaux garde-fous encadrant les changements imposés aux PNC.

Au cœur de la colère, le syndicat dénonce depuis plusieurs semaines des plannings jugés « instables », synonymes de changements de rotations à répétition, parfois la veille pour le lendemain, rendant « impossible toute organisation » de la vie personnelle et familiale. Les équipages évoquent une hausse de la fatigue, une charge mentale accrue et une difficulté croissante à planifier repos, déplacements, rendez-vous médicaux ou obligations administratives, dans un secteur déjà soumis à des horaires atypiques et à des amplitudes de travail importantes.

Depuis la fermeture de la base de Toulouse et la concentration d’une partie de l’activité sur Paris, les syndicats dénoncent une intensification de la pression opérationnelle sur les équipages, avec des lignes denses au départ d’Orly, de Roissy-CDG, de Lyon, de Nice, de Nantes ou de Bordeaux, particulièrement chargées en période hivernale. Dans ce contexte, la menace de grève à Noël est devenue un levier de négociation classique, permettant aux organisations représentatives comme le SNPNC-FO de peser sur l’agenda social à un moment où la compagnie ne peut se permettre de fortes perturbations commerciales.

Grève évitée à Noël : le SNPNC-FO lève son préavis chez easyJet mais reste en alerte 1 Air Journal

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