Ryanair vient de réussir encore une fois une jolie pirouette bien à sa manière. A Barcelone, depuis son repositionnement en mai dernier d’une partie de ses vols depuis l’aéroport « central » d’El Prat, elle menaçait de se retirer de Reus et Gérone, les deux aéroports éloignés de Barcelone, si elle n’obtenait pas des subventions. Opération réussie. Depuis son positionnement sur l’aéroport d’El Prat, Gérone avait perdu au 1er septembre plus du tiers de ses vols hebdomadaires et Michael O’Leary, son patron, menaçait de réduire encore  le nombre de vols de 5 à 10 % par an si l’AENA, qui gère les aéroports, ne baissait pas la taxe, jugée trop chère. L’Aena, de peur de voir s’écrouler l’économie des villes reliées à leur aéroport,  s’est résolue à s’y plier comme beaucoup d’autres aéroports en France. Par cette baisse des taxes, Ryanair obtient donc une remise de 4 millions d’euros pour l’aéroport de Gérone-Costa Brava, son principal hub historique barcelonais, situé à 100 km au nord de la capitale catalane. La remise est d’1,5 million d’euros pour celui de Reus. Concernant cette dernière ville, Ryanair s’est engagée pour y continuer ses vols pendant encore quatre ans, sans préciser plus en avant sa pensée, à savoir si elle comptait augmenter (ou baisser le nombre de ses vols). Pour Ryanair, voler depuis Gérone ou Reus sera donc désormais 40 % moins cher que de celui d’El Prat. Les autres compagnies aériennes dénoncent bien sûr cette décision qu’elles considèrent comme un traitement de faveur. Ce qui les fâche encore davantage, c’est que la taxe de Gérone est désormais inférieure de plus de 25 % aux aéroports d’Espagne ayant un même volume de trafic (Valence et Séville). Comprendra qui pourra, se disent-elles...