Le refoulement à l'aéroport d'Abidjan de Français munis de visas délivrés par l'ambassadeur en France nommé par Alassane Ouattara marque une nouvelle étape dans la guerre larvée entre Paris et les partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo. Des Français arrivés vendredi en Côte d'Ivoire se sont vus refusés le droit d'entrée dans le pays par les douaniers, sous prétexte que leur visa avait été délivré par un ambassadeur "illégitime", à savoir celui nommé à Paris par le candidat élu Alassane Ouattara. Une mesure qui devrait s'appliquer désormais à tous les ressortissants de l'hexagone, selon les douaniers pro-Gbagbo en place à l'aéroport d'Abidjan, à moins qu'ils ne soient munis de visas délivrés par des ambassades "amies" du pouvoir toujours en place. Le président Nicolas Sarkozy avait donné samedi trois jours à l'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris, Pierre Kipré, pour quitter son poste et remettre la chancellerie à Aly Coulibaly, nommé par Ouattara. Et Sarkozy a rappelé hier que "pour la France les choses sont claires: la Côte d'Ivoire a un seul gouvernement légal et légitime", celui de Ouattara. Gbagbo avait déjà annoncé à l'ambassadeur français sur place qu'il avait un délai "raisonnable" pour quitter le pays. Le gouvernement favorable à l'ancien président ivoirien a donc décrété l'application de la réciprocité, les voyageurs français en étant les premières victimes. En attendant la suite, l'aéroport d'Abidjan reste ouvert au trafic: un vol Air France en provenance de Paris – Charles de Gaulle s'est posé ce matin, tout comme celui d'Air Ivoire en provenance de Dakar ou celui d'ASKY en provenance de Lomé. Sans que l'on sache si de nouveaux passagers français se sont vus refusés le droit d'entrer pour cause de "visa Coulibaly"...