La compagnie aérienne low cost Vueling ne sait trop comment gérer sa future commande de monocouloirs, estimée à 4 milliards de dollars, après la pression exercée par des politiciens français sur Air France pour qu'elle achète plus d'Airbus. La compagnie low cost espagnole, filiale d'Iberia et donc de British Airways, veut acquérir une flotte neuve pour remplacer les 47 Airbus qu'elle opère en location, et dont les contrats viendront à échéance d'ici six ans. Mais le choix entre les A320 d'Airbus et les B737 de Boeing pourrait être compliqué par l'apparition de la politique française dans les achats d'avions. Le PDG de Vueling Alex Cruz, dans une interview à Bloomberg, estime que les pressions subies par Air France, afin qu'elle achète plus d'avions à Airbus qu'à Boeing, pourraient en effet venir contrecarrer ses propres projets de développement, en particulier l'ouverture d'une seconde base française à Orly (après celle de Toulouse inaugurée en avril dernier). Il se demande par exemple si, en cas de choix du constructeur américain, l'autorisation de vols de nuit à Orly pourrait lui devenir tout d'un coup plus difficile. Et d'ajouter qu'il "serait fou de passer commande en ignorant ses effets sur le réseau". La low cost espère doubler son nombre de slots dans l'aéroport parisien, d'où elle dessert Barcelone (jusqu'à 9 fois par jour pendant l'été), Séville, Valence et Rome. Cruz a précisé qu'Airbus ("nous sommes très heureux avec eux)", Boeing et Bombardier étaient en lice pour le renouvellement de sa flotte, citant l'exemple d'easyJet qui était passé du constructeur américain à l'européen en 2002. La commande, portant sur un "nombre significatif" d'appareils, pourrait être placée en septembre ou octobre.