La compagnie aérienne Hewa Bora Airways a vu sa licence suspendue indéfiniment par les autorités de la République Démocratique du Congo, après le crash du 8 juillet qui avait causé la mort d'au moins 80 personnes. La suspension de licence sera maintenue jusqu'à la fin de l'enquête sur l'accident de Kisangani, a annoncé le ministère des transports hier soir, prenant ainsi à revers le président de la compagnie qui prétendait lors d'une conférence que l'accident n'avait aucune incidence sur sa capacité à opérer. Le bilan du crash a été porté à 85 victimes, sur les 117 passagers et membres d'équipage qui se trouvaient à bord du Boeing 727 quand il s'est écrasé à l'atterrissage, à environ 200 mètres de la piste. Le PDG d'Hewa Bora a fait porter l'entière responsabilité du crash sur un "stagiaire" de la tour de contrôle, qui aurait fait atterrir l'avion malgré la mauvaise météo. Une explication déjà avancée lors d'un précédent crash de cette même compagnie (47 morts dont 43 au sol, à Goma en 2008), mais qui ne tient pas compte du fait qu'un autre avion aurait atterri peu de temps auparavant, et là sans problème. A l'instar de la cinquantaine de compagnies aériennes en activité en République démocratique du Congo, Hewa Bora Airways est sur la liste noire européenne car ne répondant pas aux normes de sécurités de l’aviation civile. Il faut dire que le pays après des décennies de guerre ne dispose pas d'infrastructures routières suffisantes, forçant les habitants à se déplacer en bateau ou en avion.