Après Airbus et Boeing, le constructeur brésilien Embraer a décidé de remotoriser ses monocouloirs E-Jets plutôt que de construire un nouvel appareil. Les séries E-170 et A-190 vont donc recevoir de nouveaux réacteurs, de nouvelles ailes et un nouveau train d'atterrissage, la seconde génération de la famille E-jets devant permettre à Embraer d'économiser environ un milliard de dollars sur les trois qu'aurait coûté le développement d'un nouvel avion. Selon l'agence Bloomberg, le modèle le plus grand pourrait même être allongé pour recevoir 132 passagers, soit dix de plus que le E-195. General Electric est favori pour la fourniture de réacteur, même si Embraer étudie également l'offre de Pratt&Whitney. Les premiers exemplaires devraient être prêts en 2018. Embraer ne viendra donc pas faire concurrence aux plus petits modèles de ses rivaux géants Airbus et Boeing, ou à Comac et Bombardier – ce dernier ayant d'ailleurs déclaré être "très heureux" suite à l'annonce d'Embraer de ne pas proposer un nouvel avion plus grand. Les E-jets ont par ailleurs beaucoup de succès, avec plus de 1000 avions commandés par soixante compagnies aériennes et 830 livrés, soit 43% du marché des avions régionaux de 70 à 120 places. Airbus avait opté pour la remotorisation de la famille A320 en décembre 2010, les A320neo ayant depuis accumulé plus de 1200 commandes avec une arrivée sur le marchée annoncée pour 2015. Après avoir longtemps hésité, Boeing avait fait le même choix en juillet dernier, les 737 MAX ayant depuis dépassé les 700 achats et expressions d'intérêt (première livraison attendue pour 2017). Quant à Bombardier, les C-Series ont été achetés à "seulement" 133 exemplaires depuis le lancement du programme il y a trois ans, le premier exemplaire devant s'envoler en 2013.