La Chine pourrait bloquer dix nouvelles commandes d’Airbus A330, portant à 55 le nombre de ses avions pris en otage pour protester contre la taxe carbone européenne, d’après une source proche de l’avionneur européen. Airbus serait bien victime de la taxe carbone européenne. En effet, selon une source proche de l’avionneur, une nouvelle commande de dix A330 par une compagnie chinoise, actée depuis plusieurs semaines, n'a toujours pas été contresignée par le gouvernement. La semaine dernière, Louis Gallois, PDG d’EADS (la maison-mère d’Airbus) avait déjà annoncé que le gouvernement chinois bloquait les commandes de 10 A380 (d’Hong Kong Airlines) et 35 A330, dont 25 déjà en production. Au total, Airbus en serait donc pour 55 appareils. Ces annulations feraient suite à l’imposition depuis le 1er janvier dernier du système des ETS par l’Europe (le marché carbone payant européen) à toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant sur le vieux continent. Elles doivent désormais « acheter » 15 % de leurs émissions de CO2, une part qui ira en augmentant parallèlement avec la croissance du trafic aérien – les premiers paiements étant dus début 2013. La Chine, les Etats-Unis, la Russie et 23 autres des 36 membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) s'opposent à cette taxe. Airbus, qui s'est associé à six compagnies aériennes (dont Air France et Lufthansa) et deux équipementiers, conteste une mesure unilatérale qui empoisonne les relations avec ses clients et plaide pour une solution mondiale au sein de l'OACI pour réduire les émissions carbones. Le groupe rappelle que l'industrie a les mêmes objectifs de protection de l'environnement que l'UE. En dix ans, le trafic aérien a augmenté de 45%, alors que la consommation de carburants des avions n'a augmenté que de 3%, souligne Airbus.