Le PDG de la compagnie aérienne Lufthansa affirme que la "taxe carbone" introduite en janvier par l'Union Européenne est directement responsable du refus des autorités chinoises de laisser atterrir son Airbus A380 à Shanghai. Le dirigeant de la compagnie nationale allemande Christoph Franz s'est joint le 20 mars 2012 au chorus des compagnies et constructeurs européens contre le système d'échange d'émissions (ETS) européen, responsable selon lui d'un nouveau refus de la Chine d'accueillir ses superjumbos sur l'aéroport de la capitale financière du pays. Et d'accuser l'ETS de créer des distorsions inacceptables pour l'industrie aérienne européenne, alors que Lufthansa reste en faveur d'un accord global sous l'égide de l'ICAO – dont les travaux sur le sujet n'ont toujours pas abouti. En grande forme, le PDG de la compagnie de Star Alliance s'en est également pris à la low cost Ryanair, "qui touche 18 euros par passager à Charleroi alors que sa filiale Brussels Airlines doit payer 26 euros par passager sur l'aéroport de Bruxelles, à 45 kilomètres de là. La Commission Européenne vient justement de relancer une enquête sur le sujet. Et les compagnies comme Emirates Airlines ou Etihad Airways (qui vient d'entrer dans le capital d'Air Berlin) n'ont pas échappé à son courroux, accusant l'Europe et les nations de ne pas lutter assez efficacement contre l'afflux massif de capacités en provenance du Golfe Persique. Selon Franz, Lufthansa offre 7000 sièges par semaine vers le Golfe (pour 82 millions d'Allemands) quand les rivales en proposent 38 000 (pour 7 millions d'habitants)". Rappelons que Lufthansa vient d'annoncer un plan d'économies de 1,5 milliards d'euros d'ici 2014 et une réduction de ses plans d'expansion, après avoir enregistré une perte surprise de 13 millions d'euros pour l'année 2011.