La compagnie aérienne Virgin Atlantic a annoncé son intention de faire appel de la décision de la Commission Européenne, qui vient d’avaliser la vente de BMI (British Midland) par Lufthansa à IAG, groupe né de la fusion de British Airways et Iberia. Dans un communiqué du 15 avril 2012, la compagnie britannique reproche à la Commission d’avoir laissé passer en « seulement 35 jours ouvrés » l’accord, qui selon elle va sérieusement nuire à la concurrence à l’aéroport de Londres – Heathrow, et placer la compagnie nationale britannique en position de « domination totale sur le premier aéroport mondial » (Heathrow est en fait troisième derrière Atlanta et Pékin, NDLR). Le PDG de Virgin Atlantic Sir Richard Branson ajoute que tous les aspects du processus de la CE seront remis en question, sous peine de nuire pour des années à l’industrie aérienne britannique. Et il accuse la Commission d’avoir ignoré les « arguments forts » des hommes politiques, entreprises et compagnies aériennes, préférant permettre à « une grosse compagnie de devenir encore plus enflée ». Rappelons que le rachat de BMI pour environ 209 millions d’euros permet à British Airways de gagner 56 créneaux de vols à Heathrow, où elle en possèdera alors 51% (soit moins qu’Air France à Paris – CDG, ou KLM à Amsterdam Schiphol). En échange, elle en laisse tomber 14 dont deux déjà proposés à Transaero, les douze restants étant évidemment visés par Virgin Atlantic. On est toujours sans nouvelle de la vente des deux filiales de BMI, la low cost Bmibaby et l’écossaise BMI Regional.