L’ex-PDG d’Air France, Pierre-Henri Gourgeon, qui s'est vu allouer 400 000 euros de prime de non-concurrence suite à son départ, crée la polémique alors que le groupe a ses comptes dans le rouge. Aujourd’hui, c’est Laurence Parisot, patronne du Medef qui dénonce un « golden parachute ». « Il est écrit très précisément que, quand une entreprise est en situation d'échec, en situation de difficulté, le dirigeant qui quitte l'entreprise ne doit pas recevoir, sous quelque forme que ce soit, de golden parachute » (un parachute en or), a expliqué aujourd’hui Laurence Parisot au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. Alors qu’Air France lance son plan Transform 2015, qui demande d’importants efforts financiers à ses salariés, quelques jours plus tôt, c’était le syndicat UNSA d’Air France qui avait vertement critiqué cette prime jugée « scandaleuse » : «  Qui peut concevoir que l’on demande d’un côté des efforts financiers aux salariés de la compagnie (blocage des salaires sur deux ans) et d’autre part verser à un « ex Grand Patron », qui a échoué dans sa mission, une somme aussi colossale !!! ». L’UNSA avait donc demandé à « l’ensemble des actionnaires, salariés, institutionnels ainsi que l’état (qui détient 17% du capital) à refuser catégoriquement cette proposition indécente ». De son côté Air France s’est expliquée sur cette prime : « Lors du changement de gouvernance en octobre dernier, le conseil d'administration d'Air France-KLM, sur proposition du comité de rémunération, a décidé d'imposer à Pierre-Henri Gourgeon un engagement de non concurrence pour une période de trois ans. En contrepartie de cet engagement, le conseil d'administration du 17 octobre 2011 a décidé d'allouer à Pierre-Henri Gourgeon une indemnité d'un montant de 400 000 euros, soumise au régime de droit commun des conventions réglementées prévu aux articles L. 225-38 et suivants du Code de commerce. Un porte-parole d’Air France ajoute que ce « versement d'ores et déjà décidé et effectué il y a plusieurs mois » a été fait dans « l'intérêt du groupe ». Rappelons aussi que l’ex-patron d’Air France avait déjà créé la polémique en février dernier avec un billet avion aller-retour Paris-île Maurice pour lui, sa femme et deux de ses proches pour un montant total de 24,37 euros. Devant le tollé général et les réactions écoeurées, P.-H. Gourgeon avait finalement abdiqué en renonçant à ces billets GP, « auxquels j’ai droit comme l’ensemble des anciens dirigeants de la compagnie », avait-il précisé.