La compagnie aérienne low cost Ryanair a mis sur la table 694 millions d’euros pour prendre le contrôle d’Aer Lingus, six ans après un premier échec. Dans un communiqué aux autorités boursières le 19 juin 2012, la spécialiste irlandaise du vol pas cher explique vouloir former « un groupe aérien irlandais fort, capable de concurrencer les grands groupes européens » comme Air France - KLM, IAG ou Lufthansa. Et elle précise que son offre en numéraire, au travers d’une filiale, est supérieure de 38,3% à la dernière cotation des actions d’Aer Lingus (dont elle détient 29,82% du capital), et de 46,7% par rapport à la moyenne des six derniers mois. Ryanair avait déjà tenté une manœuvre similaire en 2006 mais s’était vue opposer le veto de la Commission Européenne un an plus tard. Et sa présence dans le capital de la compagnie nationale est en train d’être examinée par les autorités de la concurrence britannique, qui pourrait à terme l’obliger à vendre ses parts. Mais la low cost justifie son geste par l’évolution de la situation : l’état irlandais est obligé de vendre ses 25% dans Aer Lingus dans le cadre des accords passés avec le FMI (il refuse pour l’instant de vendre à la low cost), la consolidation dans le secteur aérien se poursuit (référence à l’achat de BMI par British Airways), et les capacités à l’aéroport de Dublin ont augmenté. Ryanair parle également de complémentarité avec Aer Lingus, qui dessert les principaux aéroports européens quand ses bases sont généralement dans des villes secondaires, et suggère qu’elle est prête à faire des concessions. On voit cependant mal pourquoi la Commission Européenne et les autorités de la concurrence changeraient d’avis, surtout quand on sait que les deux compagnies contrôlent plus de 80% du trafic passager entre l’Irlande et le Royaume Uni. Rappelons que Ryanair a transporté 77 millions de passagers l’année dernière, contre 9,2 millions pour Aer Lingus…