A la veille d’un CCE décisif, le syndicat CGT a annoncé qu’il ne signera pas les accords sociaux du plan Transform 2015 proposé par la compagnie aérienne Air France estimant qu’il ne s’agissait pas d’un « plan de sauvegarde ». Alors que la compagnie nationale française doit présenter ce 28 juin 2012  la révision prévue des accords sociaux, dernier volet de son plan de restructuration, le premier syndicat d’Air France a déclaré hier qu’il ne le validera pas. Le secrétaire national de la CGT Air France David Ricatte a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il « n’attendait plus de grosses nouveautés, et vu ce qui est proposé le syndicat ne signera pas. » On semblait pourtant s’acheminer vers un accord, de bon gré ou pas, de la part des organisations représentatives, mais l’annonce de la CGT menace de faire couler le plan de Transform 2015, qui prévoit près de deux milliards d’euros d’économies en trois ans. La compagnie de l’alliance Skyteam a en effet besoin de la signature d’une majorité des syndicats : le nouvel accord doit recueillir 30% des voix et ne pas être rejeté par la majorité, quel que soit le nombre de syndicats dans les deux cas. Du coup de nouvelles discussions devraient commencer vendredi, les signatures étant repoussées au début juillet sauf pour les organisations qui ont décidé de consulter leur base par référendum. Si aucun accord n’est trouvé, la convention collective existante sera dénoncée (sauf pour les PNC) mais continuera à s’appliquer aux employés pendant 15 mois. Confrontée à des oppositions internes entre différents corps de métiers, l’Unsa a selon La Tribune demandé à la direction d’organiser son propre référendum sur l’ensemble des salariés, à l’instar de ce que Christian Blanc avait fait en 1994 (et remporté de justesse) – une opération que la direction actuelle a toujours refusée. Si la grève reste pour l’instant à l'état de menace, l’échec des négociations pourrait dégénérer en conflit social. Air France a déjà prévenu qu’en cas d’échec, elle ne se contentera pas des 5122 suppressions de postes annoncées, via des départs volontaires et le non remplacement de postes vacants ; des licenciements secs seront alors envisagés.