Après celui présenté le 5 juillet par le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA), un second rapport établi par des experts judiciaires a été présenté aux familles de victimes du vol Rio-Paris. A leurs yeux, il met en avant une responsabilité accrue d’Airbus et d’Air France, dédouanant de fait l’équipage. D’autres mises en examens pourraient aussi intervenir selon leurs avocats. Le second rapport de 356 pages sur le crash du vol Rio-Paris du 1er juin 2009, celui de l’expertise judiciaire, semblerait converger vers un même enchaînement de facteurs que celui du BEA, depuis le givrage des sondes Pitot, les défaillances techniques comme les alarmes intempestives, des procédures de pilotage inadaptées et des conditions météo difficiles. Mais, ce qu’en retirent avant tout les familles de victimes qui ont eu un droit de regard sur le document en huis clos au Palais de justice de Paris, c’est que la part de responsabilité à la fois d’Airbus et d’Air France, tous deux déjà mis en examen dans cette affaire, est plus importante que sous le seul prisme du rapport du BEA, qui a aussi mis en avant l’erreur humaine. « Il n'y a pas de torts partagés, il y a une responsabilité qui apparaît de plus en plus énorme de l'avionneur, c'est-à-dire Airbus, et également d'Air France », s’est expliqué Me Alain Jakubowicz, avocat de l'association Entraide et solidarité AF447. Airbus est notamment critiqué pour sa conception imparfaite de l’A330 dans une situation non habituelle de vol.  « Les quelques points qui pourraient incriminer l'équipage sont la conséquence de cela et non pas la cause », a-t-il estimé. Les sondes Pitot sont la cause initiale et pourraient en cela faire valoir de prochaines mises en examen, le Français Thalès en étant le fabriquant. « Il faut remonter à la responsabilité de ceux qui ont fabriqué des sondes Pitot défaillantes », a déclaré Me Olivier Morice, avocat d'autres parties civiles. L'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), citée dans les recommandations du BEA, est aussi la cible des familles de victimes pour son « silence quelque peu mystérieux », à savoir qu’elle se déroberait  aux questions que lui a posées la justice. Un comportement qui pourrait énerver Sylvia Zimmermann, la juge chargée de l’enquête judiciaire : selon un autre avocat, elle leur préparerait une « réponse atomique ». Le crash de l’AF 447 a causé la mort de 228 personnes le 1er juin 2009.