La compagnie aérienne low cost Ryanair a présenté de nouvelles concessions à la Commission Européenne afin de la convaincre d’accepter son OPA sur Aer Lingus, tout en menaçant en cas d’échec de quitter le transporteur national irlandais, ce qui « conduirait à sa disparition ». Après son assemblée générale annuelle à Dublin le 21 septembre 2012, le PDG de la spécialiste du vol pas cher Michael O’Leary a déclaré avoir reçu de la part de « nombreuses compagnies aériennes » l’engagement de lancer des vols sur « entre 29 et 39 » des routes sur lesquelles Ryanair et Aer Lingus sont seules à opérer. Il a soumis plusieurs projets à la Commission Européenne, qui doit statuer en janvier prochain : « nous sommes allés beaucoup plus loin que les concessions acceptées lors des transactions IAG – BMI, Air France – KLM ou Lufthansa », a-t-il affirmé. Sur les 47 routes où les deux transporteurs irlandais se font face aujourd’hui, seules huit sont opérées également par d’autres concurrents. Pour une fois, Michael O’Leary a été plutôt conciliant dans ses déclarations aux journalistes après l’AG, expliquant qu’il trouvait le gouvernement irlandais « indépendant » (« nous ne voyons pas de position de sa part pour ou contre l’OPA ») et Bruxelles « pas anti-Ryanair » (« mais pro compagnies régulières de façon latente »). Mais il a aussi prévenu : « si nous ne sommes pas autorisés à racheter Aer Lingus, aucune autre compagnie ne le sera », et il deviendra « inévitable » que le transporteur national soit « disloqué dans les cinq ans ». Des institutions financières « pas intéressées pour maintenir l’activité » l’auraient contacté ces derniers mois pour reprendre ses parts.
Rappelons que la low cost est le premier actionnaire d’Aer Lingus (29,8%) devant le gouvernement irlandais, qui cherche à se débarrasser de ses 25% et pourrait convaincre Etihad Airways qui vient d’entrer dans le capital de la compagnie nationale.