L’Arabie Saoudite aurait ordonné à sa compagnie aérienne nationale de ne pas s’acquitter de la taxe carbone mise en place par l’Union Européenne. Et un refus de plus. Après les compagnies américaines et chinoises, c’est donc au tour de Saudia (ex-Saudi Arabian Airlines) d’être exemptée de taxe carbone par son gouvernement. L’Arabie Saoudite, premier producteur de pétrole de l’OPEP, aurait selon plusieurs sources ordonné à sa compagnie aérienne de ne pas participer au système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS), entré en vigueur depuis le 1er janvier. De fait, seules les compagnies européennes se conforment réellement à la taxe carbone. Mais en Europe aussi des voix s’élèvent de plus en plus contre ce système. L’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni, pays où est implanté Airbus, ont ainsi demandé en septembre le report de la date de sa mise en application, car ils craignent des mesures de rétorsion contre l’avionneur européen, notamment en Chine. Pour rappel, la taxe carbone oblige les compagnies opérant dans l’Union Européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l’équivalent de 15 % de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Les compagnies aériennes ne devraient recevoir leurs factures qu’en 2013, une fois que leurs émissions de CO2 pour 2012 auront été évaluées. Les compagnies qui ne s’y soumettraient pas risquent des amendes, voire l’interdiction de vol en Europe. Membre de l’alliance SkyTeam, Saudia dessert en Europe Milan, Rome, Frankfort, Genève, Londres, Madrid et Paris.