La compagnie aérienne low cost Ryanair fait l’objet de poursuites judiciaires en Italie, les autorités l’accusant d’avoir fraudé le fisc en déclarant en Irlande 220 employés basés à Milan – Bergame. Marseille – Milan, même combat : selon la presse italienne du 16 octobre 2012, la spécialiste irlandaise du vol pas cher est accusée d’avoir évité de payer 12 millions d’euros de charges sociales, en employant sous droit irlandais 220 Italiens basés à l’aéroport de Bergame – Orio al Serio. Pour profiter bien sûr de la différence sur le coût du travail, les charges en Irlande étant de 12% contre 37% en Italie. Les « irrégularités » avaient été dénoncées par le ministère du travail fin 2011 après un an d’enquête, Ryanair disposant alors 90 jours pour remettre de l’ordre avant l’ouverture de poursuites. Ce qui n’a pas été fait selon le Corriere della Serra, La réponse de Ryanair a été sans surprise : elle ne « commente pas les rumeurs et spéculations », et « continuera à respecter les lois fiscales européennes », un argument déjà utilisé pour la base de Marseille. Son PDG Michael O’Leary et son directeur juridique Juliusz Komorek seraient tous deux poursuivis. Et le cas de Bergame n’est pas isolé : l’INPS, équivalent italien de notre sécurité sociale, enquêterait également sur plusieurs aéroports du pays où Ryanair est basée, suite aux accusations de concurrence illégale lancées par ses rivales locales (Meridiana Fly avait supprimé deux routes à Bari il y a trois mois, officiellement pour cette raison). Rappelons qu’en mars dernier, la Cour Européenne de Justice avait rejeté une plainte de Ryanair, qui demandait le remboursement par Alitalia d'un prêt gouvernemental de 300 millions d'euros. La low cost déclarait alors être le premier transporteur en Italie avec 28,1 millions de passagers transportés en 2011, un chiffre contesté par la compagnie nationale.