Le projet de lancement d’une nouvelle compagnie aérienne privée en Tunisie, Jasmin Airways, serait bloqué par le gouvernement. Alors qu’elle devait opérer deux Airbus A320 depuis l’aéroport d’Enfidha et lancer ses premiers vols charters au début 2013, la nouvelle compagnie privée tunisienne pourrait bien ne jamais voler. C’est en tout cas ce que prétend son fondateur Foued Sayadi, interrogé le 2 novembre 2012 par l’agence TAP : « l’esprit protectionniste » du ministère des transports tunisiens aurait conduit au refus de lui accorder les autorisations nécessaires pour opérer, malgré la promesse de créer 150 emplois directs et 700 indirects autour du nouvel aéroport. Selon lui, « si c'est pour protéger le transporteur national Tunisair, c'est un faux raisonnement » car les nouvelles compagnies tunisiennes privées « ne pourront en aucun cas le concurrencer ». Si le lancement de Jasmin Airways est effectivement bloqué, Syphax Airlines restera la seule compagnie privée autorisée à opérer en Tunisie depuis le changement de régime. Des opérations maintes fois compliquées par les syndicats qui cherchent à protéger Tunisair contre toute nouvelle concurrence. Le PDG de cette dernière Rabeh Jerad vient d’ailleurs d’appeler à la mise en place d’un plan de restructuration et à une nouvelle aide financière de l’Etat pour sauver la compagnie, qui accuse une perte de 50 millions d’euros pour l’année 2011. Elle a pourtant vu son trafic passager augmenter de 26% sur les huit premiers mois de l’année (2,6 millions de passagers depuis janvier). La nouvelle, non confirmée officiellement, survient alors que la Tunisie doit entamer des discussions avec l’Union Européenne sur l’ouverture de son ciel, et vient de signer un accord similaire avec le Qatar, qui permettra à Qatar Airways de lancer librement des liaisons depuis Tunis.