Alors que la cour d’appel de Versailles a finalement relaxé l’ensemble des accusés, Continental Airlines y compris dans le procès du Concorde, le Syndicat national des Pilotes de ligne (SNPL) France ALPA épingle le Bureau des Enquêtes et Analyses (BEA) ainsi que de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) dans un communiqué intitulé « Procès Concorde : épinglés, pas condamnés ». Le SNPL France Alpa a émis son avis suite au procès en appel du crash du Concorde, y faisant des rapprochements avec celui du vol Rio-Paris de juin 2009 qui avait fait 226 morts. « Même si le jugement ne prononce aucune condamnation, en dépit de fautes graves de certains responsables, il pointe très clairement les faiblesses du BEA et de l’autorité de contrôle », écrit-il dans un communiqué. Après s’être félicité que la Cour n’ait pas pu faire aucune critique à l’équipage au « comportement exemplaire », le Syndicat note que la Cour a mis notamment en cause le « BEA à la suite d’un autre accident similaire survenu en 1979 et précurseur du crash fatal de juillet 2000, car l’enquête du BEA « avait été menée dans un contexte de pression politique, selon l’enquêteur concerné et confirmation par son chef hiérarchique...». Enfin, la Cour relève que, pendant 15 ans, le préposé de la Direction Générale de l’Aviation Civile au suivi de la navigabilité de l’appareil a « commis plusieurs fautes de négligence, qui par leur gravité et leur répétition dans le temps, sont de nature à constituer la faute caractérisée visée par l’Article 121-3 du Code pénal ». Le SNPL France ALPA se félicite que les critiques qu’il a formulées à de nombreuses reprises à l’encontre des autorités responsables du suivi des incidents (BEA) et du suivi de navigabilité de l’appareil (DGAC) aient été reprises par la Cour. Dans cet accident, comme dans celui de l’AF447, le SNPL France ALPA considère que la passivité de ces organismes, face à la répétition d’incidents précurseurs graves, a joué un rôle déterminant dans la survenance de l’accident. » Et le SNPL de conclure qu’il est « indispensable et urgent que le fonctionnement de ces organismes évolue rapidement afin de faire progresser la sécurité du transport aérien ».