L’autorité américaine de l’aviation civile FAA a suspendu hier soir tous les vols en Boeing 787 Dreamliner jusqu’à ce que la fiabilité des batteries au lithium-ion soit prouvée, une décision suivie immédiatement par les autres pays. La mesure annoncée par la FAA dans la soirée du 16 janvier 2013 ne concernait que la compagnie aérienne United Airlines, seule américaine à avoir mis en service le dernier-né de Boeing (six au total), mais elle a été immédiatement appliquée par la DGAC du Chili, les deux 787 de LAN Airlines devant à leur tour être immobilisés. Le régulateur américain estime que les défaillances de batterie, rencontrées à deux reprises sur des Dreamliner de Japan Airlines puis All Nippon Airways, pourraient endommager les structures critiques et les systèmes, voire provoquer un incendie. L’annonce a été faite suite à l’incident mercredi au Japon d’un Dreamliner d’ANA, un atterrissage en urgence ayant été nécessaire l’apparition de fumée due à une surchauffe de batterie. ANA et Japan Airlines ont immédiatement suspendu tous leurs vols en 787 jusqu’à aujourd’hui au plus tôt (elles en opèrent 24 sur les 50 en service), annulant 38 vols pour la première et huit pour la seconde. Et le gouvernement japonais a déclaré ce matin qu’il appliquera la directive de la FAA. L’Inde a suivi le mouvement, les six Dreamliner d’Air India étant cloués au sol depuis ce matin après une enquête ordonné la veille par le gouvernement. En Pologne le vol inaugural du 787 de LOT Polish Airlines entre Varsovie et Chicago a décollé hier, mais les célébrations prévues à l’arrivée ont été annulées, tout comme le vol retour. Les deux 787 avaient passé des vérifications hier selon le transporteur. Pas de réaction officielle au Qatar à l’heure d’écrire ces lignes, mais les journaux australiens annonçaient ce matin que Qatar Airways repousserait le lancement du Dreamliner vers Perth, prévu en février. Ethiopian Airlines, qui a mis en service quatre 787, n’a pas communiqué depuis le dernier incident. Boeing a réagi hier à la directive de la FAA par la voix de son PDG Jim McNerney, qui s’est déclaré « confiant dans le fait que le 787 est sûr », et mettra toutes les ressources de la compagnie au service du régulateur et des compagnies « afin de trouver des réponses le plus rapidement possible ». Tout en regrettant « l’impact des évènements récents » sur les programmes de vol des clients et leurs passagers.