Les raisons du crash en Lozère, en novembre dernier, d’un CASA C-295, avion militaire algérien, qui avait fait six morts, seraient dus au givre, qui a déstabilisé les performances de l’appareil. Samuel Finielz, procureur de Mende (Lozère), chargé de l’enquête, a dévoilé les premiers résultas sur le crash d’un avion militaire en Lozère, transportant une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets de banque pour la Banque d’Algérie, et qui avait tué ses six occupants. De toute évidence selon lui, c’est le givre –la météo était brumeuse- qui a annihilé les performances de l’appareil, l’entraînant au décrochage, puis au crash. « Les investigations effectuées par la section de recherches de la gendarmerie de l’Air en liaison avec le Bureau enquête accident défense-air, dont notamment l’exploitation des enregistreurs de vol, ont permis d'établir que l’appareil évoluait en limite de performance dans des conditions météorologiques défavorables accompagnées de phénomènes dangereux tels que la formation de givre transparent ». Le rapport des enquêteurs indique que suite au « déclenchement d’une alarme de givre, les pilotes ont décidé d'élever l’altitude de vol, ce que l’appareil, déjà en limite de performance, n’a pas pu faire, ralentissant continuellement en dépit de la mise en puissance maximale de ses moteurs et atteignant une vitesse proche de sa vitesse de décrochage.» Pour le procureur, le CASA C-295 s’est chargé de givre, « ce qui a augmenté significativement sa masse et obéré ses qualités aérodynamiques. (…) l’appareil, à la surprise des pilotes, a pendant cette manœuvre, effectué plusieurs embardées dont ils ont essayé, en vain, de limiter les effets (…) L’avion s’est alors enfoncé vers la droite pour partir en piqué et effectuer deux tonneaux à la verticale. Il a atteint une vitesse de 280 nœuds, supérieure à sa vitesse maximale de 240 nœuds. (…) Les contraintes exercées sur l’empennage du fait de la vitesse et des efforts correctifs appliqués aux commandes par les pilotes ont été telles que la queue de l’appareil s’est arrachée du fuselage au niveau de la porte arrière. » L’appareil était alors en « perdition totale » et s’est donc « écrasé au sol ».