Alors que les enquêteurs du NTSB se penchent toujours sur les problèmes de batterie toujours irrésolus, l’avionneur américain a avisé ses clients de possibles retards de livraison sur les trois prochains mois. Pour Thomson Airways du groupe TUI, le premier Dreamliner attendu pour fin février est repoussé à une date inconnue. Si le retard se prolongeait au-delà de mars, il engagera un plan B pour ses vols vers Mexico et la Floride. Du côté de Norwegian Air Shuttle qui devait recevoir le premier de ses huit exemplaires en avril,  on a aussi été averti de possibles retards. Mais ce dernier serait prêt à faire appel à une société de leasing pour opérer des avions de location sur ses nouvelles liaisons long-courriers. Du côté de British Airways, on assure que Boeing maintient l’objectif d’un premier 787 livré en mai et Virgin Atlantic indique que la date de livraison du premier de ses 16 Dreamliner, prévue cet été, restait inchangée. Pour rappel, malgré la mise au sol de tous les Dreamliner en service sur la planète, Boeing continue de produire des 787 afin de ne pas prendre, autant que possible, de retard sur ses objectifs de livraison, qui sont de cinq Dreamliner produits par mois aujourd’hui. Depuis le 16 janvier, les nouveaux avions tout juste sortis d’usine viennent donc se garer les uns à côté des autres à Paine Field, l’aéroport jouxtant son usine d’Everett. Il y en aurait déjà une dizaine aujourd’hui. Mais des dizaines de Dreamliner sont aussi dans les lignes d’assemblage, sans compter qu’il faudra prendre en compte les futures modifications sur un problème de batterie qui reste toujours irrésolu. Les enquêteurs ont bien identifié laquelle des six cellules composant la batterie avait connu un court-circuit, la chaleur élevée et le feu se propageant - le désormais baptisé "emballement thermique"- ensuite aux voisines, mais ils restent encore perplexes sur les raisons qui l’ont déclenché, sous-entendant tacitement que l’enquête risquait d’être longue. Seule éclaircie dans la grisaille du Dreamliner, la FAA vient d’autoriser des vols avec le seul équipage pour effectuer des tests en situation réelle, comprenant par exemple les vibrations. Un rapport préliminaire est promis d'ici un mois. Pour le moment, les compagnies aériennes n’accablent pas le constructeur américain, la priorité étant la remise en service de leurs appareils. Mais Boeing posséderait bien une assurance en cas de flotte clouée au sol, qui pourrait potentiellement couvrir les inévitables dédommagements que ne manqueront pas de demander les différentes compagnies aériennes. All Nippon Airways, qui a cloué 17 Dreamliner au sol a indiqué qu’elle estimait à 15 millions de dollars la perte de revenus depuis le 16 janvier dernier. LOT Polish Airlines travaille aussi sur les coûts estimés de l'immobilisation de deux 787. "Au moment approprié, nous demanderons des comptes à Boeing", a indiqué l'un de ses porte-parole au Wall Street Journal.