Alors que le ou les vols d’essai du Boeing 787 Dreamliner avec des batteries modifiées se font toujours attendre, les enquêteurs du NTSB ont mal pris les affirmations du constructeur américain sur l’état de l’enquête. Dans un communiqué daté du 21 mars 2013, le National Transportation Safety Board reproche aux dirigeants de Boeing d’avoir présenté sans le prévenir « leurs propres analyses et conclusions sur l’enquête en cours du NTSB » à propos des modifications apportées aux batteries au lithium-ion, ce qui est contraire au devoir de réserve. Si le NTSB n’a pas été jusqu’à interdire à Boeing l’accès à l’enquête sur l’incident du 7 janvier à Boston (incendie de batterie sur un 787 de la compagnie aérienne Japan Airlines), la rebuffade pourrait selon le Seattle Times être un signe de tension entre le constructeur et les officiels. Boeing avait déclaré le 15 mars que la remise en service des Dreamliner était une « question de semaines » sous réserve d’approbation de la FAA (seule apte à en décider, le NTSB ne faisant qu’enquêter), le chef du programme 787 Mike Sinnett citant un rapport préliminaire du NTSB selon lequel les seules flammes observées à Boston auraient été à l’extérieur de la batterie. Le bureau avait nié le lendemain avoir écarté la possibilité de flammes à l’intérieur. Boeing a confirmé via son porte-parole avoir « reçu le message et rester totalement engagé dans son support au NTSB et aux autres autorités de régulation » dans leur enquête, mais aussi « dans ses efforts 24 heures sur 24 pour remettre en service la flotte de Dreamliner ». L’incident de JAL, suivi d’un autre sur un Dreamliner d’All Nippon Airways, avait conduit les autorités à immobiliser les 50 appareils en service le 16 janvier dernier, soit les 50 de ANA (17), JAL (7),  Air India (6), Ethiopian Airlines (4),  LAN Airlines (3), LOT Polish Airlines (2), Qatar Airways (5) et United Airlines (6). Boeing aurait prévu deux vols d’essai « avant la fin de la semaine » après avoir affirmé n’en avoir besoin que d’un, la plupart des tests des améliorations apportées aux batteries ayant « déjà été menés en laboratoire ». Ils doivent être conduits par le Dreamliner LN86 (ZA272) destiné à LOT Polish Airlines, mais les enquêteurs japonais annonçaient vendredi que les préparatifs « n’étaient pas terminés ». La cause des courts-circuits qui auraient déclenché les incendies de batterie sur les 787 de JAL et ANA n’a toujours pas été identifiée.