Le ministre des transports de République Démocratique du Congo a fustigé les autorités de l’aviation civile comme les gestionnaires d’aéroport, suite à la série de crashes qui ont endeuillé le ciel du pays. Alors que s’ouvraient le 11 avril 2013 les premières assises de l’aéronautique civile à Kinshasa, le ministre Justin Kalumba n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’absence d’une culture de la sécurité comme l’incompétence des différents acteurs du transport aérien, avec 65 accidents depuis 2007 qui ont fait plus de 210 morts. Selon les médias locaux, la première visée était l’Autorité de l’aviation civile congolaise (AAC) qui exerce sa mission avec « légèreté et complaisance » et dans la corruption, tant en ce qui concerne les contrôles que la délivrance des autorisations de vol. Les gestionnaires d’aéroport sont également coupables selon le ministre de se détourner de leur mission de sécurité « pour se transformer en instrument de rançonnement et de tracasserie de paisibles citoyens ». La Régie des voies aérienne (Rva) n’échappe pas à son courroux, qui n’a pas rempli sa mission d‘exploitation et de développement des infrastructures ou de gestion de l’espace aérien. Même la météo en a pris pour son grade, même s’il reconnait qu’elle manque de moyens. Quant aux compagnies aériennes, le ministre leur reproche de faire voler des avions anciens « aux contions techniques douteuses ». Au-dessus de tout ce beau monde, l’état n’a pas échappé aux foudres de Justin Kalumba, qui aurait non seulement « négligé l’impact du facteur humain dans la crédibilisation du secteur aérien congolais », mais aussi refusé de mettre en place les réformes requises « par l’OACI, l’Union Européenne ou la Banque mondiale ». Et il dénonce selon Radio Okapi les progrès réalisés par l’AAC depuis 2006 « qui ne dépassent pas 13%, alors que la moyenne requise par l’OACI pour cette période est de 60% ». Pour lui, « nous sommes tous coupables, alors sans exception. Collectivement, individuellement ». Il s’agit donc de saisir l’occasion de cette conférence pour « dessiner un autre avenir du système aéronautique congolais. Les défis qui sont devant nous sont peut-être herculéens, mais nous pouvons les relever dans une dynamique d’actions ». Avec un objectif : sortir la RDC de la liste noire établie par l’Union Européenne.