La FAA a annoncé hier que Boeing avait terminé les essais des corrections apportées aux batteries au lithium-ion de ses 787 Dreamliner, sans toutefois prédire quand elles seront acceptées, mais a remis en question la certification ETOPS 180 du biréacteur et donc sa capacité à opérer des vols long-courrier par exemple au-dessus de l’océan Pacifique. Pas question pour l’Autorité Fédérale de l’Aviation américaine d’annoncer une reprise des vols pour les 787 : mais son directeur Michael Huerta a déclaré devant le Sénat qu’une décision sera prise « très bientôt » sur les solutions proposées par le constructeur américain, une fois que la FAA aura été « convaincue qu’elles remplissent les conditions imposées ». D’ici là, les données issues des tests et analyses seront passées en revue. Le « très bientôt » est plutôt une bonne nouvelle pour Boeing, dont les 50 Dreamliner en service sont cloués au sol depuis la mi-janvier suite à la combustion de batteries sur les appareils de Japan Airlines et All Nippon Airways. Certaines compagnies aériennes ont déjà anticipé leur retour, comme Qatar Airways qui mise sur la fin avril, ou United Airlines plus prudente avec un retour espéré fin mai. Mais l’audition du patron de la FAA a dû faire l’effet d’une douche froide au constructeur, car M. Huerta a remis en question l’ETOPS 180 accordé au Dreamliner. L’autorité « se penche sur la question de remettre en cause cette certification », a-t-il déclaré sans préciser si dans quelle mesure elle pourrait être réduite. Il a en outre été très clair sur l’extension à 330 minutes demandée par Boeing début janvier : ce n’est pas à l’ordre du jour. Pas de réaction de Boeing, dont le vice-président de Boeing Mike Sinnett affirmait en mars qu’il n’y avait « pas de discussion sur une limitation l’ETOPS », et que la certification ne serait pas limitée une fois les Dreamliner autorisés à redécoller. La certification Extended Twin Engine Operations autorise un biréacteur à opérer jusqu’à une certaine distance de l’aéroport le plus proche, mesurant en minute sa capacité à le rejoindre sur un seul moteur. Toute restriction remettrait en cause les routes transpacifiques voulues entre autres par les compagnies japonaises, comme le Tokyo – San José d’ANA, en obligeant les Dreamliner à rester plus près des côtes (au lieu d’emprunter un trajet direct) et donc à consommer plus de carburant. Un ETOPS ramené à 120 minutes interdirait par exemple un Seattle – Hawaï, ou le Auckland – Los Angeles prévu par Air New Zealand l’année prochaine.