La compagnie aérienne China Eastern Airlines a effectué avec succès son premier vol alimenté au biocarburant, avec un Airbus A320 ayant tourné pendant 85 minutes autour de l’aéroport de Shanghai - Hongqiao. La coïncidence n’en est probablement pas une, alors que le président français est en Chine avec des représentants du constructeur européen – et bien sûr l’espoir de nouveaux contrats. La principale compagnie pétrolière du pays, Sinopec, a annoncé le 25 avril 2013 avoir testé à bord d’un monocouloir Airbus son nouveau carburant écologique, fabriqué à partir d’huile de cuisine recyclée et d’huile de palme, sans toutefois préciser quel pourcentage avait été utilisé. La Chine rejoint donc la France, les Etats-Unis et la Finlande entre autres dans le développement de biocarburants, annonce Sinopec qui va « accélérer les applications commerciales du nouveau carburant ». Airbus avait signé en septembre dernier un partenariat avec l'université chinoise de Tsinghua afin d’accélérer la commercialisation de biocarburants pour avion, à base d’huile de friture ou d’algues. Avec pour objectif d'industrialiser le procédé de production de carburants alternatifs dès cette année, pour obtenir des quantités durables de carburant avion à usage commercial. Rappelons que le constructeur ambitionne de mettre place une chaîne de production complète de biocarburants sur chaque continent. China Eastern Airlines n’est pas la première compagnie du pays à se lancer dans le bio : le transporteur national Air China avait testé en 2011 un mélange kérosène - biocarburant issu de la plante jatropha sur un Boeing 747. Rappelons que l’huile de friture usagée a été utilisée par exemple début mars par KLM pour traverser l’Atlantique, ou en août 2012 par Air Canada pour relier Montréal à Londres. Aeromexico avait effectué un Mexico - Madrid en utilisant du biocarburant en août 2011, et All Nippon Airways avait de son côté franchi le Pacifique en 787 Dreamliner dans des conditions similaires il y a un an. Air France, Lufthansa, Iberia ou Finnair en Europe, Air New Zealand, Qantas Airways, Japan Airlines ou Thai Airways en Asie, ou encore United Airlines aux Etats-Unis ou LAN Airlines au Chili ont toutes réalisé leurs premiers vols commerciaux alimentés d’un mélange de kérosène classique et de biocarburant. Rappelons qu’Airbus, Boeing et Embraer se sont alliés en signant un protocole pour le développement de biocarburants à un prix abordable. Les trois constructeurs visent à « atteindre une croissance neutre en carbone à partir de 2020 et de réduire de 50% les émissions générées par l'industrie d'ici 2050, par rapport aux niveaux de 2005 ».