Le spectaculaire amerrissage d’un avion de la compagnie aérienne low cost Lion Air en avril dernier à Bali, qui n’avait pas fait de victimes, serait dû à la mauvaise formation du jeune copilote et à l’intervention tardive du commandant de bord. Dans un rapport préliminaire du National Transport Safety Committe (NTSC) publié par la presse indonésienne le 15 mai 2013, les autorités de la sécurité aérienne expliquent les circonstances de l’accident du 13 avril, qui avait vu un Boeing 737-800 de Lion Air finir sa course dans la mer, à quelques mètres de la piste de l’aéroport de Denpasar (les 108 personnes à bord s’en étaient tirées, 45 étant hospitalisées dont 4 sérieusement blessées). Alors qu’une brusque détérioration de la météo avait réduit la visibilité, le commandant de bord de nationalité indonésienne a repris les commandes à son copilote indien âgé de 24 ans, qui se plaignait de ne « plus voir la piste », alors que l’avion était descendu à une altitude de 46 mètres Le pilote a alors tenté un go-around à 6 mètres du sol, l’avion s’écrasant dans la mer une seconde plus tard. Le NTSC, qui exonère le Boeing dans son rapport (il avait été construit en 2012 et comptait 150 heures de vol en Indonésie) et ne semble pas mentionner l’hypothèse du trou d’air un temps évoqué, recommande à Lion Air de revoir ses procédures de « changement de pilote à des altitudes ou temps critiques », et d’implémenter immédiatement de nouvelles mesures de sûreté, y compris dans la formation des pilotes. Le fondateur de la low cost Rusdi Kirana a annoncé « vouloir respecter les conclusions de l’enquête quels qu’elles soient », tout en s’étonnant du fait que toute la responsabilité de l’accident était reportée exclusivement sur sa compagnie. « Nous n’avons pas peur d’avouer si nos pilotes ont fait des erreurs », a-t-il déclaré, « mais nous ne sommes pas heureux qu’ils soient ainsi accusés sans preuve ». Et de souligner que Lion Air fait des bénéfices et n’a pas besoin de « limiter son budget sur la formation ou la maintenance ». Lion Air, placée sur liste noire par l’Europe comme la plupart des compagnies indonésiennes, s’était fait connaître du grand public occidental en annonçant deux commandes géantes, pour 230 Boeing 737 l’année dernière et pour 234 Airbus A320 en mars. Revoir la vidéo du crash  ici