La Commission européenne veut faire disparaître la plupart des subventions publiques accordées aux aéroports perdant de l’argent et notamment régionaux, de qui pourrait avoir des conséquences pour certaines compagnies aériennes dont la low cost Ryanair. Le commissaire européen à la concurrence Joaquin Almunia a expliqué la semaine dernière que la « surcapacité dans les aéroports permet aux transporteurs de chercher un peu partout des subventions sur le dos des contribuables », alors que « comme dans les autres activités économiques » les aéroports devraient chercher à recouvrir leurs coûts auprès des usagers – les compagnies aériennes et les passagers. Il a donc dévoilé les lignes directrices du plan d’action européen : disparition sous dix ans des « aides de fonctionnement » versées par les états pour compenser les pertes des aéroports, plafonnement des investissements étatiques dans les infrastructures qui devront être justifiées par un besoin réel (pour éviter que les aéroports poussent comme des champignons, à l’instar de ce qui s’est passé en Espagne). Et enfin, les aéroports devront prouver à Bruxelles qu’ils tirent bénéfice des aides marketing versées aux compagnies – un point qui attirera sans aucun doute les foudres de Ryanair. L’Europe a déjà lancé des enquêtes approfondies sur les pratiques de 23 aéroports européens dont 19 où se pose la spécialiste irlandaise du vol pas cher, y compris sept en France (Angoulême, Beauvais, Carcassonne, Marseille, Nîmes, Pau et la Rochelle). Ryanair a toujours maintenu qu’elle ne recevait pas de subvention, s’appuyant par exemple sur un jugement de la Cour européenne en 2008 dans le cas de Charleroi (l’Europe a depuis relancé et étendu sa plainte). L’Association des Compagnies aériennes Européennes (AEA), qui représente 32 transporteurs nationaux et réguliers, a accueilli avec satisfaction l’annonce d’un tour de vis sur les aides, qui constituent « une distorsion de la concurrence » manquant de « transparence ». Bruxelles va désormais présenter ces propositions aux états, l’annonce de règles définitives ne devant pas avoir lieu avant le début 2014.