Aucune révélation n’est survenue hier sur le crash d’Asiana Airlines à l’aéroport de San Francisco, le PDG de la compagnie aérienne sud-coréenne prenant la défense du pilote tandis que se multipliaient les témoignages des passagers et des secouristes. Le bilan de l’accident survenu le 6 juillet 2013 reste de 2 morts et 182 blessés, dont sept dans un état critique, les 18 autres personnes encore hospitalisées dans deux établissements de San Francisco étant jugées hors de danger. La thèse d’une erreur humaine dans le crash du Boeing 777-200ER d’Asiana Airlines semble toujours la plus plausible, même si le PDG est venu au secours du pilote Lee Kang-kook, estimant « intolérables » les dénonciations médiatiques sur son manque d’expérience. Plusieurs journaux spécialisés ont d’ailleurs publié les témoignages de pilotes pour qui la responsabilité ultime sur un vol de formation repose sur les épaules de l’instructeur, en l’occurrence le copilote qui avait lui accumulé plus de 3200 heures de vol sur 777 – un point de vue partagé par le PDG. Deux autres personnes se trouvaient dans le cockpit au moment de l’atterrissage, le NTSB en charge de l’enquête n’ayant fourni aucun commentaire supplémentaire hier sur le résultat de leurs « interrogatoires ». L’annonce faite dès dimanche soir d’une vitesse trop basse à l’approche de San Francisco, et d’une remise de gaz trop tardive, entrainant un choc de l’arrière du Boeing et le crash, se retrouve dans les témoignages de passagers. Par exemple celui du Français Benjamin Lévy, qui pensait que l’avion était trop bas mais s’est dit « on a peut-être une chance de redécoller » quand l’avion a commencé à « monter, se cabrer à gauche ». L’impact a été « très violent », mais dans la panique et les cris il s’est « levé et a ouvert la porte » - pour découvrir l’absence du toboggan « qui avait été arraché », l’évacuation étant tout de même facilitée par la présence d’un « débris «  à moins d’un mètre du seuil. Il note aussi l’absence de feu à l’intérieur de la cabine et la bonne visibilité (« la fumée était essentiellement à l’extérieur »), ce qui a dû « contribuer à sauver beaucoup de vies », ainsi que le fait qu’aucun message n’a été diffusé par l’équipage : « on se sentait un peu livrés à nous-mêmes », a-t-il expliqué. Les secouristes de l’aéroport de San Francisco ont tenu une conférence de presse hier, le lieutenant de pompiers Chrissy Emmons racontant comment elle avait suivi deux collègues à l’intérieur de l’avion en remontant l’un des toboggans, et évacué des passagers surtout à l’arrière – le dernier sortant alors que de la fumée et des flammes apparaissait à l’arrière de la cabine. Le policier Jim Cunningham, en petite chemise, les a rejoint et aidés, s’assurant qu’il ne restait plus personne dans le fuselage ; il s’était retrouvé à l’avant de l’appareil, où « des membres d’équipages s’occupaient de passagers âgés au sol tandis que d’autres réclamaient des couteaux pour couper les ceintures de sécurité de ceux encore dans la cabine ». Les services de secours ont d’autre part admis la « possibilité » que l’un de leurs véhicules a pu écraser l’un des deux jeunes victimes chinoises « dans le chaos des opérations », même si le NTSB a regardé les vidéos de surveillance et na rien trouvé de concluant. Le trafic à l’aéroport de San Francisco est toujours perturbé, la piste 28L devant rester fermée pendant longtemps. 84 vols ont été annulés lundi dont 50 au départ, les retards moyens atteignant 90 minutes. L’aéroport avait été fermé après le crash en fin de matinée samedi, mais deux des quatre pistes avaient été rouvertes dans la soirée, et la troisième dimanche.