Si les avertissements aux touristes et résidents étrangers en Egypte se multiplient, le trafic aérien reste normal dans les aéroports du pays. La violence politique qui a fait des centaines de morts en Egypte la semaine dernière n’a eu pour l’instant que peu d’impact sur le transport aérien. Déconseiller fortement les voyages non essentiels, pousser les étrangers à rester le plus possible chez eux ou dans leurs hôtels : les actions des gouvernements européens restent pour l’instant mesurées, et seuls des tours – opérateurs scandinaves ont ordonné des rapatriements, la plupart des autres ayant cessé de vendre des séjours en Egypte. La prudence est aussi le mot d’ordre du jour chez les compagnies aériennes, telles qu'Air France qui a maintenu sa rotation quotidienne entre Paris et Le Caire, décalant simplement les horaires afin de respecter le couvre-feu en vigueur dans la capitale, ou la low cost easyJet qui « surveille continuellement la situation » (tout en rappelant que les stations balnéaires sur la Mer Rouge n’ont pas été affectées par les troubles). Pas de problème non plus pour la compagnie nationale Egyptair, qui recommande toutefois aux passagers de se présenter à l’aéroport quatre heures avant l’heure prévue du décollage. Elle estime que le taux d’annulation depuis le début des incidents n’a pas dépassé 10%, et rappelle que toutes les annulations ou modifications de réservation sont exemptées de taxes. Un pays a cependant commencé à évacuer leurs ressortissants: la Thaïlande, avec plus de 1000 demandes de retour (les premiers arrivent ce lundi matin à Bangkok via Dubaï, à bord d’avions de Thai Airways et de l’armée de l’air). L’Azerbaïdjan a ordonné samedi le retour des ses 55 nationaux, et la Malaisie (3300 ressortissants sur place) prépare une possible évacuation, tandis que la Russie a ordonné aux compagnies aériennes de préparer des plans d’urgence, Aeroflot et Transaero entre autres continuant pour l’instant leurs opérations normales – 53 000 touristes se trouveraient en Egypte en ce moment. La situation reste cependant loin de celle du printemps 2011, quand des dizaines de milliers de résidents et touristes étrangers avaient quitté le pays lors de la révolte contre Moubarak, le retour à la normale dans les aéroports survenant une semaine après son départ.