Le gouvernement burkinabé a décidé d’engager des discussions avec le groupe Aga Khan, propriétaire d'Air Burkina, sur l’avenir de la compagnie aérienne qui fait face actuellement à une situation financière et économique difficile, a annoncé le ministère burkinabé des transports. "Le rapport sur la situation de la compagnie nationale Air Burkina SA suite à sa privatisation intervenue en février 2001, fait ressortir une situation financière et économique difficile de la compagnie ", a estimé le ministère burkinabé des transports. En vue de sauver la compagnie, les ministères concernés, transport et commerce, vont entamer "des concertations" avec les responsables du Group Aga Khan, propriétaire de la compagnie aérienne depuis 2001. Si les deux parties ne parviennent à une solution, parmi les options les plus envisagées, figure en bonne place la création d’une nouvelle compagnie aérienne étatique ou l’appel à un nouvel investisseur pour reprendre Air Burkina, selon une information publiée par Apanews.net (Agence de presse africaine). Pendant les premières années après la prise de contrôle d'Air Burkina par le Fonds Aga Khan pour le développement économique (Akfed) et Industrial Promotion Service (IPS) du Groupe Aga Khan, la compagnie aérienne avait fait un bond en avant. Le chiffre d’affaires qui était de 4,9 milliards de francs CFA avant la privatisation était passé à plus de 15 milliards de francs CFA. Mais à partir de 2004, Air Burkina connaît des grèves à répétition, dont une longue grève en 2008 qui a mis la compagnie à genoux. Ses salariés reprochent à la direction, le groupe Aga Khan, d'avoir mené Air Burkina à sa perte dans une alliance avec Air Mali et tout récemment Air Côte d'Ivoire. "Air Burkina crée des lignes, les rentabilise, puis se retire au profit d’Air Mali ou d’Air Côte d’Ivoire", affirme un des délégués du personnel, cité par le journal Le Reporter. "A titre d’exemple, il y a eu une diminution de la flotte et on a assisté à la fermeture de certaines lignes comme Libreville, Douala, Pointe Noire. Le service frêt étant au ralenti, bon nombre de citoyens n’arrivent plus à faire des affaires".