La Commission de la Concurrence britannique a ordonné à la compagnie aérienne low cost Ryanair de descendre sous la barre de 5% dans le capital d’Aer Lingus, une décision qui fera l’objet d’un appel dans les prochaines semaines. Le régulateur de la concurrence a remis son rapport le 28 août 2013, estimant que les 28,9% détenus par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, d’un montant d’environ 261 millions d’euros,  « affectent la politique et la stratégie » du transporteur national. Ce dernier a « salué la décision », expliquant que Ryanair avait utilisé son actionnariat comme « cheval de Troie », tandis que la low cost qualifiait le jugement de « manifestement pas sain » et indiquait son intention de faire appel. Le cours des actions des deux compagnies a chuté à l’ouverture de la Bourse de Dublin après l’annonce mercredi matin. Dans un communiqué, le PDG de Ryanair Michael O’Leary a déclaré que le rapport est « bizarre et manifestement faux, mais en même temps attendu : depuis la première réunion avec la Commission, il est clair que les opinions (…) étaient déjà faites et qu’aucune preuve ou vérité n’allait la faire changer d’avis ». Cette « approche préjudiciable d’une compagnie aérienne irlandaise est très troublante », poursuit-il, « surtout venant d’un gouvernement anglais qui se présente comme un modèle d’autorité sur la concurrence ». Et il rappelle que la Commission Européenne avait conclu en février dernier que la compétition entre Ryanair et Aer Lingus « s’était intensifiée depuis 2007 », affirmant d’autre part que tous ses efforts pour vendre sa part du capital à une autre compagnie européenne n’ont rien donné.