La compagnie aérienne low cost Ryanair a entamé des poursuites judiciaires contre la direction du Ryanair Pilot Group, qui dit représenter 3500 pilotes mais qu’elle refuse de reconnaître. Les cinq membres du comité exécutif de RPG sont poursuivis pour des motifs non précisés par la spécialiste irlandaise du vol pas cher selon le Irish Times du 22 octobre 2013, alors même qu’ils viennent d’annoncer la tenue d’une conférence de presse à Bruxelles mardi prochain. Outre les griefs syndicaux attendus, le comité veut faire le point sur le cas de John Goss, l’un de ses membres qui avait été licencié suite à un documentaire diffusé par la chaine de télévision Channel 4. M. Goss, le seul à travailler pour Ryanair, et le président du comité Evert van Zwol ont confirmé qu’ils seront présents pour répondre aux questions des journalistes. La présence de Ted Murphy, Carl Kuwitzky et Samuel Giezendanner n’est elle pas confirmée. Le problème de l’absence de représentation syndicale chez Ryanair n’est pas nouveau. Mais la tension avait monté d’un cran en juillet dernier quand RPG avait dévoilé son comité exécutif et laissé planer des menaces de grève s’il n’était pas reconnu par la low cost. Il avait également dévoilé un mois plus tard une enquête interne selon laquelle 94% des 1093 pilotes et copilotes interrogés (un tiers de l’effectif) souhaitent une enquête des autorités sur l’impact des conditions d’emploi sur la sécurité des vols, 88,8% considérant la culture de Ryanair en la matière « ni ouverte ni transparente ». Dans le même temps, deux pilotes sur trois hésiteraient à rapporter les problèmes de sécurité à leur hiérarchie par peur des représailles. En cause selon RPG, les contrats « zéro heure » qui concerneraient les trois-quarts des PNT de Ryanair : pas de temps de travail garanti ni donc de revenus, un style de contrat de plus en plus populaire au Royaume Uni. Le porte-parole de Ryanair avait alors répliqué que « les cinq membres du conseil incluent quatre pilotes de compagnies concurrentes – Aer Lingus, KLM, Air France et Southwest Airlines – prouvant que le syndicat European Cockpit Association n’a pas assez de pilotes Ryanair pour même former un comité » Et Robin Kiely ajoutait alors : « n’importe quel pilote Ryanair qui n’est pas satisfait est libre de quitter l’entreprise, vu que nous avons une liste d’attente de 5000 pilotes et membres d’équipages souhaitant se joindre à nous ». On rappellera que Ryanair avait essayé en août d’effacer toute trace de RPG sur les réseaux sociaux, afin de reprendre le « contrôle de toutes les pages Ryanair pour empêcher que des trolls se fassent passer pour Ryanair ». Les fermetures de la page Facebook de RPG ou de son compte Twitter n’ont duré que quelques jours, mais des actions devant la justice californienne seraient toujours en cours selon le quotidien irlandais. A Dublin, la low cost a également poursuivi pour diffamation des pilotes ayant mis en ligne des commentaires sur la sécurité (dans le cas d’accords amiables, le montant des paiements a été versé à des organisations caritatives).