La sortie de faillite d’AMR, maison-mère de la compagnie aérienne American Airlines, sera officielle le 9 décembre prochain, sa fusion avec US Airways devenant effective le même jour. Un tribunal des faillites a validé le 27 novembre 2013 à New York l’accord trouvé quinze jours plus tôt entre les deux transporteurs américains et le ministère américain de la justice (DoJ), autorisant la fusion contre la cession de créneaux principalement dans les aéroports de Washington – Reagan et New York – LaGuardia. Cette fusion était la base du plan de restructuration d’American Airlines, et son autorisation valide dans le même temps la sortie de faillite – la mise sous Chapter 11 (protection contre les créanciers) remontant à la fin 2011. AMR sera renommée American Airlines Group et son action AAL. L’accord conclu le 12 novembre mettait fin au bras de fer engagé il y a dix mois par les autorités de la concurrence contre le projet de fusion, qui donnera naissance au premier groupe aérien mondial, la « nouvelle American Airlines ». Son chiffre d’affaires de près de 40 milliards de dollars la placera devant United Airlines (elle-même mariée avec Continental Airlines) et Delta Air Lines (qui a fusionné avec Northwest). Sa flotte devrait compter environ 1500 avions, dont bon nombre d’Airbus – US Airways opère plus de 250 monocouloirs européens, et American Airlines en attend encore 241 dont 130 A321neo. Les deux compagnies ont transporté plus de 130 millions de passagers l’année dernière. Selon les chiffres 2012 de l’IATA, le couple possèdera 5% des capacités mondiales en sièges kilomètres offerts, devant United (4,8%) et Delta (4,6%), puis Emirates Airlines (3,4%), Lufthansa (2,8% sans Swiss ni Austrian Airlines), Southwest (2,6% sans Air Tran), et Air France (2,3% sans KLM) à égalité avec British Airways. Le DoJ avait accepté d’annuler les poursuites en échange de la cession de 104 créneaux de vol à l’aéroport Ronald Reagan de Washington (environ 15% des opérations), de 34 à LaGuardia (environ 7%), et de quelques portes d’embarquement à Boston – Logan, Chicago – O’Hare, Dallas – Love Field, Los Angeles et Miami. Il subsiste encore quelques plaintes privées contre la fusion, mais le tribunal a jugé qu’elles ne suffisaient pas à empêcher la fusion. Rappelons que les grandes gagnantes des cessions de slots seront les low cost Southwest Airlines et JetBlue Airways, qui pourront acquérir les créneaux qu’elles louaient à American Airlines (principalement à Washington – Reagan et LaGuardia) selon le DoJ. Des créneaux seront également proposés à d'autres low cost qui pourraient être internationales, mais devront passer par un feu vert du DoJ.