La FAA a décidé de baisser la note de l’Inde de I à II, estimant que les contrôles de sécurité menés sur les compagnies aériennes du pays étaient insuffisants. Non-conformité aux standards de l’OACI : le Directoire Général de l’Aviation Civile indien (DGCA) a été reléguée la semaine dernière par l’autorité américaine au même rang que le Swaziland, le Zimbabwe ou le Ghana en matière de sécurité aérienne. Avec pour conséquence immédiate le gel de toute expansion aux Etats-Unis pour les transporteurs indiens (et l’impossibilité d’opérer un autre avion que ceux déployés vers les USA), et l’interdiction aux compagnies américaines de proposer en partage de codes des vols opérés par les indiennes. L’AESA européenne ou ses équivalents japonais ou singapourien n’ont pour l’instant pas suivi la FAA (qui avait déjà menacé l’Inde d’une dégradation de sa note en 2009), mais le danger est réel pour le transport aérien en Inde. Les principales victimes de la FAA sont bien sûr Air India et Jet Airways, qui avaient toutes deux affichaient une volonté d’expansion aux Etats-Unis : elles ont souligné que la décision de la FAA n’avait rien à voir avec elles, et que leurs opérations actuelles ne seront pas affectées – même si tous les vols feront l’objet de contrôles poussés à l’arrivée aux USA. Le transporteur national, qui propose 21 vols par semaine vers les USA, a nié que la dégradation de l’Inde aura un impact sur son réseau (« une future route vers San Francisco n’est pas prévue avant 18 mois ») ou sur sa future entrée dans Star Alliance. Les accords de partage de codes signés par American Airlines et United Airlines avec Jet Airways ont été suspendus dès l’annonce de la FAA, mais la compagnie privée dit ne pas craindre de perte de revenus (son taux d’occupation vers les USA était de 83% au dernier trimestre), même si sa stratégie sera revue en attendant que l’Inde soit de nouveau classée en catégorie I – et donc que les restrictions soient levées. Le gouvernement indien a immédiatement réagi : d’abord en soulignant que « la sécurité aérienne en Inde est meilleure que la moyenne mondiale selon l’audit de l’OACI », même s’il reconnait le manque de personnel dans les missions de contrôle. Et ensuite en annonçant des inspections surprises sur tous les avions étrangers se posant dans les aéroports du pays, avec sanctions à l’appui. Selon le Financial Express, six compagnies dont All Nippon Airways et SriLankan Airlines auraient déjà été punies ces derniers mois pour des manquements plus ou moins graves. Des officiels ont de leur côté avoué qu’ils espéraient que les commandes passées auprès de Boeing « assoupliraient » la position de la FAA, en particulier celles pour le Dreamliner qui a causé tant de soucis à Air India…