La compagnie aérienne Aer Lingus a repoussé de trois ans les premières livraisons de ses neuf Airbus A350-900, à 2018 au plus tôt, et devrait opter pour un certain nombre en version régionale. Lors de l’annonce de ses résultats le 24 février 2014, la compagnie nationale irlandaise a semble-t-il finalisé une stratégie de flotte long-courrier qui a été modifiée à plusieurs reprises ces dernières années. Alors qu’elle avait initialement commandé en 2007 un mix d’A330 et A350XWB (livrables en 2014) avant de ne retenir que ce dernier quatre ans plus tard, elle vient de retarder à 2018-2020 les livraisons qui auraient dû commencer l’année prochaine, après des « mois de négociations » selon son PDG Christoph Mueller. Et un nombre non détaillé des neuf A350-900 sera en version régionale (A350-900R), optimisé pour des liaisons de 6800nm avec une masse réduite à 250 tonnes et une cabine pouvant emporter une vingtaine de passagers de plus en version tri-classe standard (son actionnaire minoritaire Etihad Airways en aurait déjà pris 24 sur une commande de 40). L’intégralité du réseau long-courrier d’Aer Lingus se trouve sur la Côte Est des Etats-Unis, même si elle s’envolera cet été vers Toronto et San Francisco ; des destinations desservies grâce à quatre A330-300 et trois A330-200, plus trois Boeing 757-200 pris en leasing chez ASL Aviation, dont deux sont basés à Shannon pour aller à Boston et New York. Ses capacités en long-courrier étaient d’ailleurs en hausse de 11,6% l’année dernière, contre un recul de 4,6% sur le moyen-courrier. La compagnie basée à Dublin a annoncé lundi une légère hausse de son bénéfice net à 34 millions d'euros en 2013 (+0,7%), mais un recul de 11,6% du bénéfice opérationnel (hors évènements exceptionnels) en raison d’une météo trop clémente l’été dernier, mais aussi d’une concurrence accrue. Aer Lingus s’attend à un bénéfice opérationnel stable en 2014, mais va tout de même lancer un nouveau plan de restructuration sur deux ans (CORE) afin de réduire les coûts de 30 millions d’euros et d’améliorer les services en vol (avec l’installation de sièges-lits l’hiver prochain). Un plan qui passera par de nouvelles suppressions de postes, alors qu’elle est déjà en conflit avec ses employés sur le dossier des retraites.