Le gestionnaire Aéroports de Montréal a décidé de détruire l’aérogare désertée de Mirabel, alors que quelques 260 salariés veulent faire grève après avoir rejeté les offres de la direction pour une nouvelle convention collective. Le conseil d’administration des Aéroports de Montréal (ADM), le gestionnaire de Mirabel et de Pierre Elliott Trudeau, a décidé le 1er mai 2014 de détruire l’ancien terminal Mirabel, construit en 1975 mais inutilisé depuis 2004. Deux rapports d’experts ont démontré que « l’ancienne aérogare est aujourd'hui totalement désuète et que son potentiel de récupération à des fins commerciales autres qu'aéroportuaires est quasi nul et économiquement injustifié », justifie ADM dans un communiqué. Les dépenses d’entretien depuis 2004 s’élèvent à plus de 30 millions de dollars canadiens, explique le PDG James Cherry, et « des réparations majeures d’au moins 15 millions sont requises de manière urgente. Il est de temps de tourner la page et de penser à l’avenir ». Un appel d’offre pour la destruction va être lancé, le résultat devant être connu en septembre. L’avenir de Mirabel, qui ne reçoit que des vols cargo, n’est cependant pas remis en cause selon le PDG, pour qui « il est important de distinguer l'aéroport, qui est en plein essor, de l'ancienne aérogare (…). Loin d'être un éléphant blanc, l'aéroport de Mirabel fera l'objet d'investissements d'ADM totalisant quelque 100 millions $ au cours des prochaines années ». Mais le gestionnaire fait face à un autre problème à Mirabel: son offre de nouvelle collection collective aux 260 « cols bleus » membres du syndicat SEDAM-CSD a été rejetée. Ils ont voté la semaine dernière dans une proportion de 99,5 % contre les dernières offres qualifiées de finales par l’employeur, l’horaire des pauses étant selon le Journal du Québec le principal point en litige. L’employeur demande que le temps de déplacement pour se rendre aux lieux de pause soit comptabilisé dans la durée de la pause, qui est de 15 minutes. Le syndicat y voit une négation du droit des travailleurs à prendre un temps de repos. D'autres clauses salariales et non salariales font également l'objet de désaccords, ajoute le quotidien, ainsi que les primes versées aux cadres supérieurs. Le SEDAM-CSD va donc chercher à obtenir le droit de déclencher une grève, et de fixer les conditions dans lesquelles elle sera menée, précisant que les services ne seraient pas perturbés à l’aéroport Montréal-Trudeau.