L’IATA a de nouveau demandé au Venezuela d’honorer sa promesse de restituer aux compagnies aériennes quelques 3,9 milliards de dollars coincés dans le pays pour cause de dispute sur les taux de change. La situation est inacceptable, a déclaré Tony Tyler, PDG de l’Association Internationale du Transport Aérien, aucun progrès ou presque n’ayant été constaté depuis la promesse du président vénézuélien : d’après le président des compagnies locales, Nicolas Maduro avait poyurtant ordonné de donner à 24 compagnies aériennes les dollars qui leur sont dus, au taux de change officiel effectif au moment de la vente du billet. Rappelons qu’en janvier dernier, le gouvernement avait déclaré que les recettes provenant de la vente de billets en bolivars seraient désormais converties à un nouveau taux presque deux fois plus élevé que l’officiel, alors de 6,3 bolivars pour un dollar. Même si cela rend en théorie le vol plus cher pour le résident vénézuélien, cela reste en réalité toujours une bonne affaire en dollars, compte tenu de la chute du bolivar à moins d’un dixième de sa valeur officielle sur le marché noir florissant et de l’inflation galopante. Le manque de résultat a conduit onze compagnies aériennes à réduire leurs fréquences entre 15% et 78% vers les aéroports du Venezuela, où les taxes avaient bondi de 70% en décembre 2013 « sans la moindre concertation » selon l’IATA. Depuis ce 5 mai, Air France ne propose plus que cinq vols par semaine en Airbus A330-200 entre Paris-CDG et la capitale du Venezuela, à la place de l’habituelle rotation quotidienne en A340-300. Air Canada a même suspendu tous ses vols entre Toronto et Caracas depuis la mi-mars, des vols étant également supprimés par Air Europa, Iberia, Lufthansa, TAP Portugal, Avianca, Copa Airlines, Tale, LAN Airlines ou American Airlines. Nicolas Maduro avait menacé « toute compagnie aérienne cessant de desservir le pays » qu’elle ne pourra pas y revenir tant qu’il sera au pouvoir.