L'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a présenté hier de nouvelles propositions pour les boîtes noires et les systèmes de repérage sous-marin, afin de faciliter la localisation d'avions disparus. La « sécurité ne doit jamais être considérée comme allant de soi », comme le démontre la disparition le 8 mars dernier du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines avec 239 personnes à bord : cette déclaration du directeur exécutif de l’EASA Patrick Ky illustre les recommandations de l’agence présentées hier. Elles concernent d’abord le temps de transmission de la balise sous-marine (ULD) des enregistreurs de vol, porté de 30 à 90 jours au 1er janvier 2018, ainsi que l’installation à partir de janvier 2019 de nouveaux ULD  plus puissants (fréquence de 8,8 kHz) sur les avions effectuant de longs trajets transocéaniques. Une alternative serait d’équiper les appareils de moyens de détection précis à 11 km près (6 milles nautiques), suggère l’EASA. D’autre part, la boite noire écoutant les voix du cockpit (CVR) devrait voir à partir du 1er janvier 2020 sa durée d’enregistrement portée à 20 heures sur les nouveaux gros porteurs (plus de 27 000 kilos au décollage) au lieu de deux actuellement, et à deux au minimum sur tous les types d’appareils équipés d’un CVR. Autre recommandation de l’EASA, la disparition obligatoire au 1er janvier 2019 de toutes les boites noires obsolètes, utilisant des technologies telles que les bandes magnétiques. « Les changements proposés sont destinés à augmenter la sécurité en facilitant la localisation de l'information par les autorités d'enquête accident », a expliqué Patrick Ky. Le communiqué de l’agence précise que ces recommandations, une fois adoptées par la Commission européenne, s’appliqueront à tous les avions et hélicoptères servant au transport de passagers immatriculés dans chacun des 32 états membres de l’EASA. Rappelons que l’allongement de la durée de vie des balises sous-marines avait déjà été recommandé par le BEA français suite au crash du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris, qui avait fait 228 victimes au milieu de l’Océan Atlantique. L’OACI prévoit déjà de la rendre obligatoire à partir de 2018.