La compagnie aérienne low cost AirAsia a finalement reçu le feu vert pour lancer sa coentreprise en Inde avec le groupe Tata Sons, et dévoilé ses plans pour ajouter entre autres des fonctions de vérification technique au rôle des pilotes. La spécialiste malaysienne du vol pas cher a indiqué le 7 mai 2014 avoir reçu la licence d’opération (AOC) d’AirAsia India du Directoire général de l’aviation civile (DGCA), et immédiatement indiqué que son vol inaugural aura lieu d’ici trois mois, à des prix « inférieurs de 30% à ceux de la concurrence ». Le PDG d’AirAsia India Mittu Chandilya a précisé qu’il a déjà un Airbus A320 et en ajoutera un supplémentaire chaque mois, afin de disposer initialement d’une flotte de trois appareils. Il rappelle que le vol inaugural doit décoller de sa base à l’aéroport de Chennai, les métropoles secondaires du pays devant être desservies dans un premier temps (et d’abord celles du sud de l’Inde) – mais pas Mumbai ni même peut-être Delhi en raison du prix élevé des taxes d’aéroport… AirAsia India est donc bien partie pour devenir la première compagne aérienne créée en Inde après l’assouplissement en septembre 2012 des lois sur l’investissement étranger dans le secteur. Avec toutefois une menace à l’horizon : en pleines élections législatives, le dirigeant du parti BJP Subramanian Swamy a décidé d’aller en justice pour empêcher la création de start-ups dans l’aérien via des investissements étrangers… Outre Tata Sons, rappelons qu’AirAsia India compte parmi ses actionnaires le groupe indien d’investisseurs Telestra Tradeplace. La presse indienne a d’autre part rapporté que les pilotes d’AirAsia India seront également certifiés pour assurer des vérifications techniques, même s’il y aura « quelques technicien dans les aéroports majeurs », tandis que les PNC aideront au débarquement et à l’embarquement des bagages en soute en plus des passagers. But de cette manœuvre inconnue dans le ciel indien : arriver à un turnaround de 20 minutes alors que les rivales low cost indiennes IndiGo, GoAir ou SpiceJet seraient en moyenne à 35 minutes. AirAsia India a déjà recruté 227 personnes, et vise un ratio avion/employé initialement entre 1/80 et 1/100 ; le PDG estime que dans un an, la low cost « entre 60 et 65 employés par avion ». On rappellera que Tata Sons se prépare à lancer une autre compagnie aérienne, cette fois traditionnelle et avec l’aide  de Singapore Airlines, qui sera basée dans la capitale indienne et risque de faire de l’ombre à Air India et Jet Airways – mais est également visée par des manœuvres judiciaires.