Des centaines de vols annulés au Japon par manque de pilotes : les compagnies aériennes low cost Vanilla Air et Peach ont bien du mal à recruter, et donc tenir leurs promesses dans un marché toujours dominé par les transporteurs traditionnels. Le mois dernier, la spécialiste du vol pas cher Peach Aviation, lancée en 2012 par All Nippon Airways, avait été la première à se rendre à la raison : elle avait annoncé la suppression de quelques 2000 vols d’ici octobre par manque de pilotes qualifiés pour ses 12 Airbus A320. Et le 15 mai 2014, c’est une autre filiale low cost d’ANA, Vanilla Air (ex AirAsia Japan) relancée en décembre 2013, qui a suivi le même chemin : elle a supprimé 154 vols pour le seul mois de juin, soit un tiers du programme prévu, faute de trouver suffisamment de personnes pour prendre les commandes de ses 6 A320 – et souffrant en outre du départ de nombreux PNC. Plus de 2500 passagers seront affectés, principalement entre Tokyo-Narita et les aéroports de Sapporo et Okinawa, mais le PDG Tomonori Ishii a promis un retour à la normale en juin – et le replacement des voyageurs sur d’autres vols. Le sort de ces deux low cost n’est pas vraiment une surprise : l’ICAO (Organisation internationale de l’aviation civile) avait déjà prévenu d’un prochain manque de pilotes à l’échelle mondiale, et surtout en Asie où le trafic explose – et la formation ne suit pas. L’organisation prévoit un besoin de 980 000 pilotes en 2030, alors qu’ils n’étaient que 460 000 il y a quatre ans. Rappelons qu’All Nippon Airways et AirAsia avaient mis fin à leur coentreprise AirAsia Japan en juin 2013, un an après son vol inaugural, le transporteur japonais rachetant pour 25,1 millions de dollars les 49% de parts détenues par le malaisien. A l’époque, le PDG du groupe AirAsia Tony Fernandes déclarait qu’il avait « beaucoup de respect pour ANA mais il est temps pour nous de se séparer, afin que nous puissions nous concentrer sur ce que nous savons faire de mieux : gérer une vraie low cost ». La gestion des coûts était au cœur du problème entre les deux compagnies, l’encadrement de la filiale japonaise provenant principalement d’All Nippon Airways (y compris le PDG et le directeur financier). ANA estimait de son côté que l’échec était dû à un site internet « peu intuitif » et à une politique commerciale peu efficace.

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