La privatisation partielle d’AENA, gestionnaire des aéroports espagnols, a attiré l’attention de la compagnie aérienne low cost Ryanair qui se dit intéressée par toutes les actions mises en vente. La spécialiste irlandaise du vol pas cher a été la première à se déclarer candidate suite au lancement du processus de privatisation par le gouvernement espagnol, qui gardera 51% du capital. Son directeur marketing Peter Bellew s’est déclaré « très intéressé » par une participation dans AENA, qui gère 46 aéroports espagnols parmi lesquels Madrid-Barajas et Barcelone-El Prat et a des participations dans 20 autres à l’international. Il a précisé que cet intérêt porte sur les deux phases de la privatisation (21% pour les investisseurs institutionnels, 28% via une entrée en bourse en novembre), rappelant au passage que la low cost dispose de quelques 3 milliards d’euros de liquidité. La valeur d’AENA est estimée à 16 milliards d’euros, et le gestionnaire a dégagé l’année dernière un bénéfice net de 597 millions d’euros (le premier profit de son histoire), la dette ayant été réduite à 1,4 milliards d’euros. Ce n’est pas la première fois que Ryanair essaie d’entrer dans le capital d’un aéroport, sa tentative de participation dans Londres-Stansted ayant cependant échoué, avec pour objectif de contrôler le montant des taxes d’aéroport tout en gagnant une nouvelle source de revenus. La low cost dessert 23 aéroports espagnols, se présentant comme premier transporteur dans le pays avec 21% du marché en 2013 devant le groupe IAG (Iberia, sa filiale low cost Vueling et British Airways). On rappellera qu’une quinzaine de plateformes dans le pays, qui en compte un nombre record en Europe, accueillent moins de 100 000 passagers par an – et deux n’ont pas vu passer le moindre passager depuis 2011 : Ciudad Real de La Mancha et Castellon.