Les séparatistes pro-russes auraient menacé hier de bloquer tout accès au site du crash du vol MH17, accusant l’OSCE de servir les intérêts de l’Ukraine et des Etats-Unis alors que les combats ont repris de plus belle, faisant plus de 30 morts mardi. Selon le ministère de la justice des Pays-Bas, les enquêteurs n’ont même pas réussi à quitter Donetsk le 29 juillet 2014 car il a « trop de combats sur et autour de la route » conduisant au site où s’est écrasé le Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, tuant les 298 personnes à bord. Ils avaient déjà dû rebrousser chemin la veille, les forces ukrainiennes intensifiant leurs attaques dans cette zone de l’est de l’Ukraine sous contrôle des séparatistes pro-russes. Ces derniers accuseraient désormais l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de « servir les intérêts » de leurs adversaires, et voudraient donc interrompre leur « coopération ». Des informations qui ont été niées ce mercredi matin, l’autoproclamée République populaire de Donetsk affirmant qu’elle continuera sa collaboration. Le gouvernement néerlandais a demandé hier l’arrêt des combats dans la zone du crash au président ukrainien, un appel sans effet puisqu’au moins deux civils ont été tuées ce matin à Donetsk. Pas d’annonce spectaculaire hier sur le déroulement de l’enquête, suite aux « preuves » annoncées par l’Ukraine sur la destruction du Boeing malaisien par un missile sol-air, mais les échanges d’amabilités entre les deux camps se sont poursuivies – même si le président américain réfute toute hypothèse de nouvelle guerre froide. L’Europe et les Etats-Unis ont annoncé une nouvelle série de sanctions contre la Russie pour son soutien aux séparatistes, les instances européennes expliquant que « quand la violence crée des spirales hors de contrôle et mène à la mort de près de 300 civils innocents dans leur vol des Pays-Bas vers la Malaisie, la situation requiert une réponse urgente et déterminée ». Le ministre des Affaires étrangères russe a répliqué en affirmant avoir « rendu publiques le jour de la catastrophe les données des moyens de surveillance de Russie, et des informations correspondantes ont été diffusées à l’ONU et l’OSCE. Et nous ne comprenons pas pourquoi les Américains, qui affirment posséder des preuves irréfutables de leur version, ne les fournissent pas. Il faut fournir des enregistrements des communications des contrôleurs aériens ukrainiens avec l’avion Boeing de Malaysia Airlines qui survolaient le territoire d’Ukraine à ce moment là. Mais ces contrôleurs ne sont pas autorisés à communiquer avec qui que cela soit. Tout cela soulève de nombreuses interrogations ». Côté compagnies aériennes, l’OACI et l'IATA ont demandé hier qu’elles puissent toutes disposer du même niveau d'information afin de déterminer leurs routes aériennes et d'évaluer le risque pour éviter les zones de conflit, où des armes antiaériennes de type missile sol-air peuvent être utilisées. Un groupe de travail rassemblant transporteurs, contrôleurs aériens, militaires et représentants de gouvernements a été créé ; il publiera ses conclusions sous deux mois. Si les états ont la responsabilité de gérer le risque dans leur espace aérien, l'OACI ne peut à ce jour que recommander aux gouvernements d'appeler leurs transporteurs à la prudence : l’organisation n’a pas le pouvoir d’interdire des vols.