La compagnie aérienne Emirates Airlines a laissé entendre qu’elle pourrait commander entre 60 et 70 Airbus A380 si l’avionneur européen en développe une version remotorisée. Déjà première cliente au monde du superjumbo avec 140 exemplaires achetés (et 52 en service), la compagnie des Emirats Arabes Unis poursuit sa charge pour essayer de convaincre Airbus du bien-fondé d’un A380neo. Une tâche difficile, reconnait le PDG d’Emirates Airlines Tim Clark lors d’une conférence à Chicago, mais il espère toutefois arriver à ses fins « d’ici six mois » avec à la clé un contrat avoisinant les 29 milliards de dollars (prix catalogue d’un A380 : 414,4 millions de dollars). Et des arguments allant d’une « amélioration à deux chiffres du coût d’exploitation » (à l’instar de ce que promettent les versions neo des A320 et A330) au fait que le motoriste Rolls Royce est « d’accord pour travailler sur le projet ». Le directeur opérationnel d’Airbus John Leahy a répété lundi que le développement d’un tel avion n’est pas imminent : « nous devons décider si un pareil investissement vaut le coup », a-t-il déclaré à la presse, quelques jours après que le PDG d’Airbus (avions commerciaux) Fabrice Brégier affirme qu’une version neo de l’A380 ne figurait pas dans les plans à court u moyen terme du constructeur. Il faut dire que leurs équipes doivent déjà gérer la naissance de l’A350XWB dont la certification approche, de l’A320neo qui effectuera demain son vol inaugural et de l’A330neo prévu pour 2017. Et que l’A380, vendu à 318 exemplaires dont 139 mis en service à la fin août, n’est toujours pas rentable pour l’avionneur (ce devrait être le cas en 2015). Et de nouvelles commandes ne semblent pas apparaître à l’horizon : celles de la low cost japonaise Skymark ont été annulées, Air France-KLM devrait renoncer à ses onzième et douzième exemplaires tandis que la commande Virgin Atlantic apparait de plus en plus remise en question. La seule bonne nouvelle pour l’A380 cette année est venue de la société de leasing Amadeo, qui devrait recevoir en 2016 les quatre premiers des 20 avions commandés – mais n’a toujours pas annoncé de client…