Le syndicat de pilotes Vereinigung Cockpit (VC) a appelé ses adhérents à faire grève pendant quinze heures ce mardi, entrainant l’annulation de 38 vols long-courriers de la compagnie aérienne Lufthansa – le seul secteur affecté par la quatrième grève depuis la rentrée en raison d’une dispute sur les conditions de départ en préretraite. Deux-tiers des vols long-courriers de la compagnie nationale allemande prévus ce 30 septembre 2014 à l’aéroport de Francfort seront cloués au sol, suite à l’appel à la grève de VC de 8h00 à 23h00 pour les pilotes d’Airbus A330, A340 ou A380 et de Boeing 747. Le moyen-courrier et les vols des autres compagnies du groupe Lufthansa (la low cost Germanwings, Air Dolomiti, Austrian Airlines, Brussels Airlines ou Swiss) ne sont pas affectés par cette grève, pas plus que le long-courrier au départ de Munich. La liste des annulations ce mardi comprend des vols au départ dès hier soir de Vancouver, Denver, Orlando, Boston, Chicago, Nagoya, Tokyo ou Osaka, et à destination de Washington, Los Angeles, Dallas, New York, Atlanta, Bangalore, Philadelphie, Mumbai, Delhi ou Bangkok entre autres. Lufthansa précisait hier lors de ses premières prévisions de trafic (depuis revues à la baisse) que sur les 32 vols assurés, 26 seraient opérés par des pilotes volontaires, 2 partiraient plus tôt et 4 seraient reportés au lendemain. Et elle soulignait que septembre est le mois le plus chargé de l’année, accusant VC de mettre en péril « sa réputation et la confiance des passagers dans sa fiabilité »... Les voyageurs peuvent bien sûr se faire rembourser ou décaler leur vol à une date ultérieure. Selon le syndicat, qui avait déjà mené trois grèves depuis fin août et annulé in extremis une quatrième, la direction de Lufthansa n’a « toujours pas présenté d'offre allant dans le sens d'un compromis » sur le système de préretraite existant, qui permet aux pilotes d’arrêter de travailler à partir de 55 ans tout en conservant 60% de leur salaire jusqu’au premier versement de leur pension de retraite. Lufthansa estime ce système dépassé, surtout après un nouveau jugement permettant à ces mêmes pilotes de travailler jusqu’à 65 ans, et voudrait porter à 60 ans l’âge minimum de départ en préretraite (comme dans le fret ou chez Germanwings).