On devrait connaître le 3 décembre prochain le résultat du référendum organisé par le syndicat SNPL France ALPA auprès des pilotes de la compagnie aérienne Air France sur le contrat de détachement dans la filiale low cost Transavia. Le syndicat majoritaire chez les 3800 pilotes de la compagnie nationale française a lancé le 14 novembre 2014 sa consultation, dont le résultat sera annoncé le 3 décembre et pourrait marquer la fin de la crise sociale la plus longue et la plus coûteuse d’Air France. Dès le lendemain le conseil du SNPL se réunira pour se prononcer – et en cas de majorité du oui apposer sa signature au bas de l’accord proposé par la direction mi-octobre, modifiant les statuts de Transavia France en particulier sur l’extension de la flotte limitée jusque là à 14 Boeing 737-800 (le développement prévu par Air France devant faire passer ce nombre à 37 d’ici cinq ans). La question posée aux pilotes porte sur le contrat de détachement qu’ils signeront en allant travailler chez Transavia, tout en conservant « une partie des droits sociaux » en vigueur dans la maison-mère (couverture santé, prestations sociales, etc.). Rappelons que ce contrat de détachement s’appliquera aussi aux nouveaux pilotes recrutés par Transavia, ce qui risque de provoquer la colère de ceux déjà en poste et moins bien pourvus ; ils avaient déjà émis des réserves, estimant que l’accord pourrait entraver le déroulement de leur propre carrière en diminuant les possibilités d’accéder au poste de commandant de bord. Chaque nouveau 737-800 dans la flotte de la low cost nécessite cinq équipages et donc autant de commandants de bord ; or six nouveaux postes sur sept seraient réservés aux pilotes d’Air France volontaires pour passer chez Transavia, l’avancement étant gelé dans la maison-mère en raison du sureffectif des pilotes (encore estimé à 350 personnes). Autre possible écueil souligné par le syndicat SPAF (minoritaire) selon Marianne, une moindre maitrise des plannings. Un résultat positif du référendum mettra fin à un conflit qui avait entrainé en septembre dernier la plus longue grève des pilotes dans l'histoire d'Air France, clouant au sol la moitié de sa flotte pendant deux semaines (ni Transavia ni HOP! n’avaient été affectées). La compagnie avait alors annulé son projet de low cost paneuropéenne, qui aurait utilisé des bases en Allemagne et au Portugal. Mais le vote risque d’être « contaminé » par le contexte actuel, à commencer par la dispute qui se poursuit sur le paiement des jours de grève, mais aussi les déclarations du PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac qui rappelait la semaine dernière au Sénat qu’il faudra bien un jour ou l’autre relancer le projet Transavia Europe.